Photo : Zoheir Par Amirouche Yazid Maîtriser la gestion immobilière peut déboucher sur une stabilisation sociale, condition sine qua non de tout développement. Le constat a été fait depuis des années : le secteur de l'habitat en Algérie évolue dans le désordre. La problématique de la gestion immobilière se pose manifestement à différents niveaux, à savoir l'âge du parc immobilier, son entretien, son assise juridique et réglementaire, son financement et la copropriété. Un séminaire international, initié par le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, se tient, à Alger, depuis hier -les recommandations sont attendues pour aujourd'hui- pour répondre aux diverses interrogations que pose la gestion immobilière. L'objectif recherché à travers la tenue de ce séminaire est de débattre de la problématique de la gestion immobilière et de s'enquérir des expériences des pays participants dans le domaine de la gestion immobilière et de la préservation du patrimoine. Intervenant juste après la déclaration inaugurale du chef du gouvernement, le ministre de l'Habitat, M. Noureddine Moussa, a soutenu que «la problématique de la gestion immobilière et l'entretien du patrimoine immobilier constituent des préoccupations majeures pour le pays. Cette rencontre constituera une première occasion de recueillir les avis d'experts internationaux et de connaître les pratiques des pays qui ont de l'avance dans le domaine de la gestion immobilière». Le ministre de l'Habitat s'est efforcé de convaincre les professionnels du secteur que les efforts déployés par l'Etat ne devraient pas s'accommoder d'un laisser-aller aux conséquences dures à supporter. Mettant en valeur la tenue de cette rencontre, placée sous le patronage du chef de l'Etat, le ministre de l'Habitat a exhorté les citoyens à s'impliquer davantage dans le processus de maintenance du parc immobilier estimé à 7 millions de logements et appelé à une forte croissance dans les années qui suivront. Si les nouvelles constructions posent plutôt un problème de distribution aux personnes qui sont réellement dans le besoin, les anciennes bâtisses exigent entretien et restauration. Le ministre a indiqué à ce sujet que l'Etat a déboursé ces trois dernières années environ 300 milliards de dinars pour la rénovation des cités à travers le territoire national. Pour l'aménagement des cités d'habitation, une enveloppe de 100 milliards de dinars en 2007 et de 123,5 milliards en 2008 a été allouée sur les fonds publics. De telles subventions n'ont pas cependant empêché le ministre de critiquer ce qui se fait en matière de maintenance. «Nous ne pouvons continuer dans cette logique de non-gestion qui touche une grande partie de notre parc immobilier», dira le premier responsable du secteur. Le ministre a abordé également la question de la copropriété, thème par ailleurs du troisième atelier des travaux du séminaire. Que signifie la copropriété ? C'est un processus par lequel, dans un espace commun d'un immeuble ou d'un ensemble d'immeubles, vivent ensemble plusieurs catégories de personnes différentes par leurs conditions notamment sociale, économique et financière. Pour Mme Djelliot Mahdia, cadre auprès du ministère, la question qui mérite d'être posée à ce sujet est la suivante : comment amener le citoyen à respecter les obligations en matière de copropriété. Rappelons que les travaux de ce séminaire sont scindés en quatre ateliers. Le premier a trait à la législation et la réglementation régissant la gestion immobilière, le second au financement de la gestion immobilière. Le troisième atelier se penchera sur la copropriété, le quatrième et dernier atelier cernera la question de la préservation du patrimoine.