La soirée fut à n'en point douter mémorable. L'auditorium de la Radio nationale a accueilli, dans la soirée de lundi, Leonardo de Angelis, pour un concert de guitare classique, organisé par l'Institut culturel italien, dirigé par Mario Paolini, homme subtil et plaisant. Les cheveux en bataille, le guitariste a su épater le public, nombreux à s'installer dans les gradins de cet auditorium froid, auquel il a su toutefois « donner » une chaleur certaine. L'instrumentiste fera un retour en arrière, en jouant des auteurs du XVIe siècle de la période de la Renaissance, tels que Caroso, Gutting et Galilei, et fera un crochet par Bach, avant de reprendre ses plus belles compositions. De Angelis a su imposer par sa manière de jouer toute particulière, sa prestance et sa présence physique. Il est connu des mordus grâce notamment à son répertoire, à « son intérêt pour la tradition et à ses recherches pour le développement de cette technique ». Natif de Rome, De Angelis s'est tôt intéressé à la musique puisque sa famille a compté plusieurs musiciens de renom. Formé d'abord par son paternel, Claudio, il se perfectionne, relève-t-on, par la suite à Rome avec Alirio Diaz, puis à Genève et à Madrid avec Andres Segovia, qui fut élogieux à son encontre : « Un tempérament musical toujours d'accord avec les grandes exigences de l'art », dira son maître. En 1981, il remporte le concours international de guitare « Città di Alessandria » et entreprend par la suite une carrière internationale, en se produisant dans les plus importantes salles européennes, telles que Ateneo de Madrid, RTF de Paris, Mozarteum de Innsbruck, ORT de Vienne, salle Verdi de Milan. Des succès, il en a compté toujours lors de sa carrière qui ne cesse de prendre de l'envol. Classical Guitar a écrit : « Il sait exprimer sa profonde musicalité avec force et sans perdre de grâce et d'élégance ». Il est professeur de guitare au conservatoire de Pérouse et professeur de méthodologie de la musique à l'université Roma Tre. Il est compositeur pour guitare et se produit depuis des années avec ses propres compositions. « C'est intensément émotif et techniquement virtuose », reprend Aït Tigrine, grand admirateur devant l'Eternel de la musique venue d'Italie, dont l'ambassadeur était parmi le public de l'auditorium.