Le temps d'un concert, le centre culturel Aïssa Messaoudi de la radio nationale s'est imprégné le soir de lundi dernier d'une ambiance feutrée que meubleront les notes aériennes de la guitare de Leonardo De Angelis, un concertiste de renommée mondiale. Le concert est organisé par le Centre culturel italien d'Alger en collaboration avec la radio algérienne. C'est sur les coups de 19h30 que le concert a commencé. La salle est comble. Les amateurs de musique classique sont venus nombreux admirer le virtuose. L'animatrice annonce le guitariste. C'est avec une grâce et une élégance incomparables que Leonardo monte sur la scène. Il prend délicatement sa guitare. Il s'assure que l'instrument est bien accordé avant d'offrir à son public un morceau datant du XVIe siècle intitulé Espagnoletta. La foule est conquise dès les premières notes. Mais cela n'empêchera pas quelques énergumènes de chahuter le concert. Les chuchotements de personnes qui discutent, les bruits que font les retardataires qui essayent de se trouver des places et les téléphones cellulaires qui sonnent agacent les vrais spectateurs et dérangent l'artiste. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, le guitariste s'efforce d'ignorer ces interférences désagréables et enchaîne avec deux autres morceaux de la Renaissance, Galliard et Saltarello. Petite pause pour l'artiste, histoire de se soulager le bras et les doigts. Et il reprend avec Ciaccona de Jean-Sébastien Bach. Quelques minutes d'exaltation, et rebelote, les mêmes désagréments recommencent, mais cette fois Leonardo arrête de jouer. Il pose sa guitare pour signifier son mécontentement et attend gentiment que l'ordre revienne. Une fois le silence rétabli, Leonardo reprend sa guitare et poursuit son concert. Les notes se suivent et le rythme varie. Le musicien fait corps avec sa guitare. Ses mains courent sur le manche et les cordes avec dextérité. La salle s'enivre de musique classique et ne sent pas le temps passer, jusqu'au moment où, vers 21h30, Leonardo De Angelis leur annonce la fin du concert avec les Impromptus, trois morceaux de sa composition. Le public applaudit. Leonardo De Angelis est un musicien italien reconnu mondialement comme étant l'un des concertistes les plus talentueux de ces dernières générations, grâce notamment à son répertoire très riche, à son intérêt pour la tradition et à ses recherches pour le développement et la promotion de la technique instrumentale et l'innovation interprétative. Il est né à Rome 1962, d'une famille de musiciens. De Angelis entame très tôt des études musicales et obtient son diplôme avec mention. Formé d'abord par son père Claudio, il se perfectionne par la suite à Rome avec Alirio Diaz, puis à Genève et à Madrid. En 1981, il est lauréat du concours international de guitare «Città di Alessandria» et entreprend ainsi une carrière internationale en se produisant dans les plus importantes salles européennes. Il devient très vite un invité régulier des différents festivals internationaux, dont celui de La Havane. Actuellement, Leonardo exerce en tant que professeur de guitare au Conservatoire de Pérouse et professeur de méthodologie de la musique à l'université de Rome. Il anime également de nombreux master classes. Deux de ses publications, Metodologia della musica e comunicazione sonora et Musica per crescere font partie des programmes d'étude. W. S.