D'un genre biographique avec sa première publication intitulée Le villageois qui a conduit une tentative vaine de coup d'Etat, (voir El Watan du 22 décembre 2007), Oussama Wahid, à l'origine un commentateur de faits d'actualités dans le quotidien arabophone El-Bilad, renoue avec son penchant fétiche pour le « révisionnisme ». Il lance cette fois un pamphlet qui s'attaque frontalement aux historiens ! Il abreuve de reproches également les « pseudo- politiques » qu'il condamne autant que les premiers d'avoir tu l'histoire de la région de Djelfa. Dans son nouvel opuscule, l'auteur tente de remettre en cause les conditions de la mort du général Bellounis, en s'inspirant de « sa » vérité. Celle d'une assertion « timidement » soutenue ici, qu'il puise dans ce qu'il appelle « quelques pages de livres épars ». Oussama Wahid, considéré par le pouvoir local comme un rabat-joie, estime que la région n'a que peu bénéficié des égards dus à son rôle actif joué avant, pendant et après la révolution, et revient sur les traces du général Bellounis dans un style épique. Il choisit néanmoins de romancer certains « faits historiques » transmis surtout oralement, selon lesquels il n'est pas de terre qui n'ait pas ses héros ! Le héros, dans ce cas, est un berger dont l'histoire, qu'Oussama Wahid propose, nous enseigne qu'il aurait usé d'un stratagème pour infiltrer les rangs du « général félon » dans le but de le tuer. Mu par un besoin de vengeance, que l'on sait légendaire chez les tribus bédouines, et enfouie depuis que sa mère lui a appris que son père était mort des mains du général Bellounis, notre berger s'engage dans la plus périlleuse des entreprises ! Tuer Bellounis, un nom qui, à sa simple évocation, rebutait plus d'un. Ce n'est pas un livre d'histoire mais simplement l'histoire d'un berger jouant de sa flûte une « symphonie » composée de péripéties de son épreuve, au cours de sa rébellion contre le pouvoir en place ! L'auteur compare son personnage à un martyr ayant gravé de son sang ses vertus, d'avoir été plus courageux que Antar, plus hospitalier que Hatem et plus rapide que Echenfari. Du reste, celui-ci est mort de sa tentative de mettre fin aux jours de Bellounis en même temps que lui. Ecrit en langue arabe, ce livre, qui atteste d'un effort de volonté déclarée de réhabilitation envers des hommes que l'histoire a omis, tend à rétablir la crédibilité de la région en lui restituant uniquement sa mémoire. Encore un exploit qui ne fait que confirmer la notoriété littéraire déjà acquise de notre confrère Oussama Wahid.