Le champ de la production littéraire vient de s'enrichir d'une nouvelle publication d'un livre intitulé Le villageois qui a conduit une tentative vaine de prise de pouvoir. L'auteur de l'ouvrage n'est autre que le fameux chroniqueur arabophone sans crainte, Ouassama Ouahid, dont le style journalistique au quotidien El Bilad a souvent brillé par une puissance phénoménale à travers ses figures de rhétorique pour le moins bouleversantes de l'ordre établi. L'écrivain en herbe, puisqu'il s'agit de son premier essai bien qu'affichant depuis longtemps des dispositions précoces pour l'écriture d'un autre genre, que l'écriture journalistique, fait là, assurément, et sans surprise, connaissant a priori son tempérament, une entrée fracassante dans le monde de la littérature générale. Oussama Ouahid romance le vécu d'un journaliste sobre dans sa vie privée mais, en revanche, très en vue et respecté dans sa profession. Il s'agit en l'occurrence du défunt Ahmed Benseghir qui nous a quittés l'été dernier sans avoir accompli entièrement son entreprise de rompre le mur qui sépare la vie en milieu urbain de celle de la ruralité. Au demeurant, deux mondes différents par leur conception des choses, que même William Faulkner n'a pu concilier dans sa fameuse trilogie Le hameau, La ville et Le domaine. En témoignent les drames qui se sont succédé dans ces trois magnifiques œuvres. C'est dire la difficulté de la mission pour notre ami Ahmed Benseghir de son vivant et, à qui Oussama Ouahid, par delà ce livre, tend une main posthume, pour tenter de justifier le défi non relevé de son meilleur ami. Pour ce faire, l'auteur introduit un néologisme « l'esprit pastoral » sur fond de dogmes tribaux pour expliquer l'imperméabilité d'une société sclérosée. Il raconte comment son ami natif justement d'un hameau, Ammoura, avait échoué dans son coup d'Etat de remodeler un corps social aux règles de conduite bien ancrées. En parallèle, l'écrivain ne dédouane pas pour autant la ville au sens citadin dont il décrit les mœurs par des épithètes flétrissantes telles que relâchées, corrompues, etc. Et de là, il fait ressortir une opposition de caractéristiques sociologiques distinctes de deux mondes, qui ne favorisent pas sans heurts leur rapprochement intime. Grâce déjà à sa chronique quotidienne « Nouqtat sidam » dans le journal El Bilad qui l'a propulsé jusque dans l'émission « Qalam rassass » du célèbre critique Hamdi Qendil, Ouassama Ouahid gagne d'emblée avec ce livre exaltant une notoriété littéraire. Félicitations à notre confrère.