« Savons-nous ce que serait une humanité qui ne connaîtrait pas la fleur ? », écrivait Maurice Maeterlinck. Une citation qui ne nous renvoie pas à l'importance de l'élément végétal, ce « déstressant » qui enjolive le cadre de vie, voire amadoue l'agression que représente la concrétion urbanistique de nos cités. Des cités qui, faut-il dire, n'ont de cesse d'être enlaidies par le béton envahissant que conjugue la désaffection des administrés. Si l'Etablissement de développement des espaces verts (Edeval) a peine à entretenir la couverture végétale des jardins, parcs et autres squares existants, très peu d'espaces verts, en revanche, sont aménagés au milieu des nouveaux pâtés d'immeubles et de résidences de particuliers, tels le Hamiz, Jolie-Vue, Bachdjarah, pour ne citer que ces localités qui offrent au quidam un décor des plus lugubres. Une grisaille qui semble mal s'accommoder du « green ». Restructurée en 1996 en Epic (après dissolution du CPVA) - au même titre que NetCom, Hurbal, Erma et Asrout -, l'Edeval s'attelle avec ses ingénieurs agronomes, techniciens et paysagistes à entretenir ces « poumons » de la wilaya d'Alger. Depuis, des actions, bien que mitigées, sont menées çà et là pour rendre le cadre de vie de la cité moins monotone. L'unité Edeval, sise au Jardin de Prague et qui relève de la subdivision de Bab El Oued, a en charge l'entretien d'une trentaine de ces espaces verts dont certains sont gardés, « mais avec le peu de moyens dont nous disposons, à savoir l'effectif et le matériel, il nous est difficile d'assurer convenablement notre tâche », nous dit le responsable de l'unité, Adel Akroun, nouvellement installé à la tête de la structure. Et d'ajouter qu'avec « la décentralisation opérée récemment et qui nous permettra de mieux gérer l'unité, nous espérons développer notre activité et nous lancer dans des actions de sensibilisation envers les citoyens », car, poursuit-il, « l'administré doit saisir que la préservation du patrimoine floral n'est pas l'affaire uniquement des services des collectivités locales ou des associations écologiques, d'où sa nécessaire implication dans la protection de son environnement dans tous ses volets, y compris celui végétal ». A notre interrogation relative à une action de sensibilisation concernant l'embellissement floral au niveau des quartiers, notre interlocuteur rétorque qu'« une telle opération de proximité est, certes, fort louable », mais il estime que l'expérience « n'a pas donné ses fruits dans le passé ». « Néanmoins, il faut ancrer ce réflexe d'utile et cette culture du beau chez le citoyen, particulièrement l'enfant... Nous envisageons, dès l'avènement de la saison printanière prochaine, et cela sera une première au niveau de Bab el Oued, organiser des floralies à El Kettani qui polariseront autour du thème récurent lié à la préservation et l'amélioration du cadre de vie », nous confie-t-il. « Une initiative qui sera destinée, nous le souhaitons, à sensibiliser les gens et à leur faire aimer le vert », renchérit-il. Sensibiliser les citoyens sera-t-il donc, le mot d'ordre de cette unité Edeval qui disposera des coudées franches dans la mesure où les conditions humaines et matérielles sont, désormais, réunies ? C'est l'une des opérations du plan d'action, à laquelle s'attellera l'unité, déterminée à fouetter les esprits.