Dans les contrées steppiques, la femme, déjà exclue de la vie économique et sociale, continue de subir toutes les formes de violence sans que personne n'intervienne. Les chiffres présentés par le bureau de M'sila de l'Association algérienne pour la planification familiale (AAPF), lors de la Journée d'informations et de sensibilisation sur la violence contre les femmes, sont éloquents et dénotent de l'ampleur de ce phénomène dans cette wilaya. Pour le premier semestre de l'année en cours, les cas de violence contre les femmes, traités par les six tribunaux prés la cour de M'sila, sont au nombre de 473. Parmi ces cas, 104 relèvent d'actes de violence conjugale, 23 cas dont l'agresseur est un membre de la famille,10 cas d'abandon de familles, 65 cas de négligence des besoins de la famille, 259 mères de familles privées de pensions alimentaires et 12 cas d'harcèlements sexuels. Les autres formes de violence enregistrées et traitées durant cette période sont les coups et blessures pour 195 cas, 48 cas de violence verbale, 34 cas de menaces. Si le chiffre de 473 cas de violence contre les femmes traités par les tribunaux est révélateur d'un certain sursaut des femmes à la dénoncer, il n'en demeure pas moins que ce fléau continue à sévir à grande échelle dans cette wilaya. « Devant une telle situation, nous dira la représentante de l'AAPF, les femmes, notamment celles qui n'ont pas où aller pour échapper à la violence des conjoints, sont véritablement livrées à elles-mêmes et vivent un véritable enfer, surtout qu'il n'y a ni association et encore moins un centre d'accueil dans cette wilaya pour la prise en charge de ces victimes. »