Sur la base des études réalisées par la commission économique et financière de l'Assemblée populaire de wilaya, la wilaya se prépare à lancer une offensive tous azimuts contre les associations civiles fantômes et celles aux activités de circonstance ou fictives. C'est ce qui ressort des prises de position de plusieurs élus qui ont interpellé le wali à l'effet de mettre un terme à cette situation. Il était temps, au regard de l'importance du nombre de ces associations qui, au 31 décembre 2004, se chiffraient à plus de 800. Elles avaient été agréées par les services de la wilaya pour activer dans différente secteurs d'intérêt général ou dans celui de leurs adhérents à l'image des malades chroniques, retraités... D'autres avaient déclaré promouvoir les activités culturelles et sportives. Il y a celles dont les fondateurs avaient prétendu vouloir porter aide et assistance à différentes catégories sociales de la population dans un cadre social ou économique. Dans leurs interventions, les élus ont précisé que des associations activent sous l'impulsion du seul président, les autres membres n'ayant été que des faire-valoir pour l'obtention de l'agrément. Les mêmes élus ont dénoncé les associations qui se limitent à des activités de circonstances pour justifier leur existence. Selon eux, leurs principaux animateurs sollicitent des titres de presse pour la parution, à titre gracieux, de placards publicitaires faisant état de la tenue de conférences, séminaires, journées d'étude, rencontres... qui ne seront jamais organisés. Ils ont souligné que des factures blanc-seing sur des dépenses fictives de manifestation de façade sont remises par des restaurateurs et hôteliers en contrepartie du paiement de la taxe des 17 % et d'une commission. Des élus ont estimé que ces associations ont un point commun : tromper l'administration publique pour décrocher la subvention annuelle qui, globalement, se chiffre à des dizaines de millions de dinars. Cette situation a été abordée par plusieurs membres de la commission économique et financière de l'APW lors de l'élaboration du projet portant budget 2005. Ils ont déclaré que bien peu d'associations dépassent le cap du semestre ou de l'année de leur création avant de s'éteindre sans pour autant que leur subvention annuelle leur soit retirée. Un autre aspect de ce type de rassemblement et qui, selon les mêmes élus, forment le plus gros des bataillons. Il s'agit des associations de quartier, particulièrement dans les bidonvilles, qui représenteraient la nouvelle infanterie sur laquelle les pouvoirs publics placent un grand espoir. Avec peu d'argent mais beaucoup de temps consacré à des contacts personnalisés et à la mise en place d'un réseau d'amis, cadres d'entreprise, opérateurs économiques, elles occupent le terrain, investissent les bureaux des communes et les services de la wilaya.