Aujourd'hui c'est la journée internationale des handicapés, ces personnes dont on se rappelle l'existence une fois l'an, lorsqu'on veut faire étalage de sa « générosité » ou de montrer qu'on a « du cœur ». Les responsables et autres élus ont « du cœur », preuve en est que le nombre de personnes « aux besoins spécifiques » est en nette croissance. Les causes en sont multiples et variées, mais la principale est le système de santé défaillant, avec le manque par trop patent de médecins et autres personnels paramédicaux au niveau des structures sanitaires, où le malade souffre le martyre. Les handicapés, dont le cas est un peu plus compliqué, sont fuis par tous, on se les renvoie comme une balle de ping-pong. « Il n'y a pas ceci, il n'y a pas cela, je n'ai pas le temps de m'en occuper, ce n'est pas ma spécialité… » sont les répliques à toutes leurs sollicitations. Le psychologue les « expédie » chez l'orthophoniste, celui-ci les renvoie chez le psychiatre, ce dernier les dirige vers le kinésithérapeute, et ça n'en finit pas… Tout ce beau monde se rassemble le 3 décembre et explique comment il s'occupe de ces Algériens ; ils se congratulent, inaugurent des centres, qui seront des prisons ou des clubs privés, et s'empressent ensuite d'oublier ces citoyens aux besoins spécifiques, qui ne sont finalement que de simples êtres humains comme les autres quand on veut bien les regarder en tant que tels.