De notre bureau : Appréhension n Tous ceux qui arrivent à Blida, que ce soit par le sud ou par le nord, par l'est ou par l'ouest, se crispent à l'idée d'affronter l'état lamentable des routes, rues, chemins, ruelles et toutes voies de communication terrestre. «Dès que je vois la limite de la wilaya du côté de Hamdania, je me dis bonjour les secousses», assure une enseignante qui fait la navette Médéa - Université de Blida, par la route de Soumâa. Aux environs du désormais célèbre stade Tchaker, la gare routière continue à gérer son statut de «provisoire». Le projet d'un montant de 660 millions de dinars pour la réalisation d'une gare à Khazrouna, bute sur un problème de contentieux et les élus à l'Apw ont même évoqué un possible transfert de ce projet vers Beni Tamou, ce qui présage d'un vrai calvaire pour les voyageurs se dirigeant vers le chef-lieu de la wilaya. Une commission a été installée récemment par décision de wilaya pour le suivi des travaux d'amélioration des gares routières de sept communes : Blida, Meftah, Larba, Ouled Yaïch, Chiffa, Mouzaïa et El-Affroun et un programme de construction de dix gares durant le plan quinquennal 2010-2014. Autre aspect du vécu des voyageurs, l'amélioration des arrêts de bus avec un budget de 6,7 millions de dinars. Le responsable du secteur des transports pour la wilaya de Blida informe du retrait définitif de 82 bus et de la mise en service de 126 bus neufs depuis l'an 2009. Mettre à l'aise le voyageur circulant au niveau de la wilaya de Blida revient à dire également l'instauration de permanences de taxis dans les gares ferroviaires, les chefs-lieux de daïras et les grandes villes comme Boufarik, Bougara, Larba, Meftah, El-Affroun ou Mouzaïa… «Pourvu que ces villes soient sécurisées», déclarent de jeunes «vadrouilleurs» sur les sentiers et routes de la wilaya. «Nous aimons bien marcher, faire des promenades sur de longues distances, mais il faut bien prendre parfois un bus ou un taxi pour rentrer lorsque nous ne sommes plus capables de marcher», affirme Omar, 18 ans. Il est également question de combattre le transport clandestin. «C'est une affaire qui relève des associations professionnelles de transport», dira d'emblée le directeur. Au niveau de la commune du chef-lieu de wilaya, nombre de nids-de-poule, de crevasses même, empoisonnent automobilistes et piétons. Les chantiers entamés ne sont jamais terminés à temps, pour ne pas dire abandonnés. Ainsi, le boulevard Larbi-Tebessi et la rue Aïssat-Idir, deux des principales artères très fréquentées, se trouvent à l'état de chantier depuis plus de vingt jours. «beaucoup de vieilles personnes sont tombées», relève Doudou, un commerçant au carrefour des deux artères. Le calvaire d'une famille «Inadmissible !», seraient tentées d'affirmer les âmes sensibles en visitant ce qui tient lieu de domicile à une famille de six personnes dont le chef est non voyant ! Connu des services de la commune, nous ne comprenons pas comment son nom a pu être porté sur une liste de bénéficiaires de logements sociaux en 2004 puis retiré ? Son cri de détresse déchire le cœur ! Avec sa famille, il occupe deux pièces louées chez un particulier qui ne perçoit pas son loyer afin de l'inciter à quitter les lieux. Une demande de logement a bien figuré «lorsque mon dernier enfant avait six mois aujourd'hui, il en a 13 !», déclare M. Djillali. Depuis, sa situation empire et tout menace ruine. Des relents d'humidité, un plafond dénudé, des fissures partout et un danger d'électrocution permanent devraient faire réfléchir tous les responsables de la commune et de la wilaya. Indigent, handicapé, âgé, M. Djillali est las de vivre : «Je ne supporte plus ce calvaire, mais j'aimerais bien mourir après avoir installé ma petite famille dans un logement décent. Les services techniques du CTC sud ont bien donné l'ordre de démolition pour danger de ce qu'il reste de cette bâtisse, mais faudra-t-il attendre un drame ?» La mère, handicapée physique également, dit les larmes aux yeux : «Même les membres de ma famille ne viennent plus, car ils ne supportent plus de nous voir dans cette misère !» Enseignant et clown à ses heures perdues l Mémo, ou Snobri Fayçal, est un enseignant qui adore faire clown dans diverses occasions. Rencontré samedi au Club hippique, il a fait rire des enfants qui pourtant n'ont pas facilement le sourire, eux qui souffrent de cette terrible maladie qu'est le cancer. «Je n'hésite jamais à venir égayer ces enfants quelques instants et c'est une activité que j'ai toujours aimée depuis mon enfance», dit-il. 45 ans, marié et père du petit Moncef, Mémo a déjà travaillé avec Souilah dans les années 1990, à l'Entv, dans la série «el-ilm nour oua el-djehl dhalam» et il est très souvent sollicité par les apc et les associations afin d'animer des journées de fête. «Je suis agréé par la direction de l'éducation pour l'organisation de spectacles dans les écoles et toutes les crèches de la commune de Blida. On me fait appel parce que j'aime mon métier et j'aime les enfants. D'ailleurs, je suis toujours un enfant, même à mon âge», a-t-il conclu dans un large sourire. Solidarité avec les enfants malades Le Club hippique donne de la joie l «Des endroits pareils manquent à Blida et nous nous devons d'encourager ces initiatives venant de la société civile», a déclaré M. Houari, directeur de la santé et de la population pour la wilaya de Blida, durant la journée récréative organisée, samedi, conjointement par l'association El-Badr d'aide aux malades atteints de cancer et la Société Générale. Cette dernière, par la voix de Mohamed Arabi son secrétaire général, assure que cette contribution obéit à une politique claire de l'institution qui réserve une semaine, dans tous les pays où elle est présente, pour aider l'enfance en difficulté, soulager quelque peu le mal et se montrer ainsi une banque citoyenne. M. Addour, responsable commercial régional de la région Centre, parlera de l'action de volontariat organisée à Oued Bellah, dans la commune de Cherchell, où la plage a été nettoyée par des jeunes volontaires. Cette journée a permis à de nombreux enfants malades de côtoyer le monde du cheval au Club hippique de Blida. Clown, musique andalouse avec l'association El-Motribia, jeux dans la toute nouvelle aire construite à l'intérieur de l'espace du Club hippique et détente pour les familles en présence de la maman de l'international algérien Bougherra. «Je suis heureuse d'assister au défoulement de ces petits», dira-t-elle, avant de préciser qu'elle a eu peur la veille pendant la rencontre Algérie - Angleterre lorsque son fils a failli être écrasé dans les dernières minutes. «J'ai eu peur pour sa tête et s'il n'y avait pas eu ce contact brutal, nous aurions vaincu les Anglais», dit-elle fièrement. Des espaces pour le commerce informel Changement de paysage le vendredi à Blida, du côté du cimetière centenaire de Sidi-Hallou : tout l'espace réservé – de droit – habituellement à plus de 150 commerces ou étalages de fortune, n'existe plus ! Par la volonté des autorités, la longue ruelle longeant les trois cimetières des trois religions monothéistes est silencieuse chaque vendredi depuis trois semaines. Des policiers en uniforme et des véhicules montent la garde tôt le matin et demeurent en faction jusqu'à midi, décourageant ainsi toute tentative d'occupation des lieux. Les habitants de agba l'hamra et ceux de la cité Combredet respirent de nouveau. «Nous ne pouvions plus sortir les vendredis et c'était à chaque fois un véritable calvaire que nous subissions», dira ammi Yazid, 65 ans. Un commerçant privé d'étalage, réplique : «Comment gagner notre pain quotidien si on nous interdit cet espace ? Où irons-nous et comment faire pour nourrir nos familles ?» Au niveau de la direction du commerce, il est fait mention de la réservation de 1 240 espaces commerciaux à travers tout le territoire de la wilaya. Sur le boulevard des feddayine à Boufarik, l'activité de 150 commerçants a été supprimée, mais sans que des solutions de rechange efficaces soient trouvées. Au programme de la direction du commerce, 17 espaces réservés pour le marché informel sont prévus dans neuf des dix daïras que compte la wilaya dont quatre espaces pour la daïra de Oued El-Alleug. «Nous assurons la défense du commerçant contribuable et, par la même occasion, le droit du piéton dans les rues et ruelles», affirme un élu local qui précise que les autorités veillent à ce que les endroits publics tels que les établissements d'éducation, les hôpitaux et les centres de santé ainsi que les mosquées ne soient jamais envahis par les marchands ambulants. Aussi, cinq projets de marchés parisiens verront le jour à El-Affroun, Bou Arfa, Oued El-Alleug, Larbaâ et Meftah pour un montant de 50 millions de dinars. Durant le plan quinquennal 2010-2014, il est prévu la création de 23 marchés couverts et 17 marchés de proximité.