L'Algérie et la France signeront leur traité d'amitié durant l'année en cours, a indiqué hier le ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem, dans une déclaration à la Chaîne III. « Le traité d'amitié algéro-français sera signé cette année. Nous sommes sur le point de terminer la rédaction de l'avant-projet », a-t-il mentionné. Le chef de la diplomatie algérienne a annoncé « du nouveau dans les relations algéro-françaises, particulièrement au niveau des rencontres ministérielles ». Celles-ci devraient prendre « une forme très élargie ». Belkhadem se refusera toutefois à donner plus de détails en mettant en avant le fait que le dossier « fait encore l'objet de tractations entre les délégations des deux pays ». La conclusion de ce traité d'amitié, convenue en avril 2004 à l'occasion d'une visite du président Chirac à Alger, est destinée à couronner les efforts déployés ces dernières années par Alger et Paris pour impulser une nouvelle dynamique aux relations algéro-françaises et servir de cadre au partenariat d'exception souhaité par les deux pays. Intervenant lors de l'émission hebdomadaire « Questions de l'heure » de la Chaîne III, le ministre des Affaires étrangères a fait part, également, de la décision de l'Algérie d'adhérer, à terme, à l'Organisation internationale de la francophonie (OIF). « A partir du moment où il y a eu un découplage entre la francophonie en tant qu'espace partageant l'usage de la langue française et la francophonie comme vecteur d'une politique donnée, il n'y a plus de problème pour adhérer à la francophonie. Je ne sais quand cela se fera, mais nous y allons », a-t-il déclaré. Dans une contribution adressée en novembre 2004 à la presse, Kamel Rezag Bara, actuellement membre de la Commission africaine des droits de l'homme, en sus de confirmer la participation du président Bouteflika au rendez-vous de Ouagadougou de l'OIF, avait déjà, rappelle-t-on, fortement conforté l'idée d'une adhésion de notre pays à cette organisation. Pour faire valoir cette option, l'ancien président de l'Office national des droits de l'homme (ONDH) s'était attardé particulièrement sur les contextes national et international dans lesquels allait intervenir le 10e sommet de la francophonie ainsi que les objectifs et les évolutions ayant marqué l'organisation des pays francophones. Il a mis également l'accent sur « l'évolution significative des relations entre la France ayant en partage avec elle l'usage total ou partiel de la langue française ». Un fait, a-t-il dit, « particulièrement vrai dans le cas de l'Algérie, qui était déjà présente en tant que pays invité au sommet de la francophonie de Beyrouth en 2002 (...) ». Soulignant le caractère mondial de l'espace francophone représenté par l'OIF, M. Rezag Bara a rappelé, à cette occasion, que l'Algérie considérait la langue française comme un « tribut de guerre » et indiqué que pour notre pays la question de l'appartenance à l'espace politico-culturel francophone ne semble plus devoir être posée autour de la problématique fondamentale « d'y être ou de ne pas y être ». Pour soutenir son raisonnement, il a puisé ses arguments d'une déclaration dans laquelle le chef de l'Etat, « tout en affirmant que la société algérienne repose sur le triptyque du socle identitaire arabo-islamique et amazigh, a marqué (...) son désir de lever certains tabous, dont celui de la reconnaissance de la place de la langue française en Algérie ».