Les échanges entre les cultures régionales ont le vent en poupe en ce moment dans le cadre des festivals des arts et traditions populaires. Ainsi, depuis mardi dernier, la wilaya de Saïda offre une semaine culturelle à Laghouat en présentant des spectacles de chant, de poésie, de danse, des expositions d'art plastique, de pièces archéologiques, de costumes traditionnels et des pièces théâtrales. De la même manière, la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, accueille depuis avant-hier la semaine culturelle de la wilaya d'Oum El Bouaghi, ouverte par une représentation de la troupe de Aïn Fekroune dans son répertoire chaoui ancien. A Constantine, depuis mercredi dernier, ce sont les artistes de Médéa qui ont « débarqué » pour faire découvrir leur patrimoine culturel et notamment leur artisanat et le travail du raphia en voie de disparition. Dans ce chassé-croisé de wilayas, les Constantinois n'ont pas eu le temps de dire au revoir aux gens du Titteri que la semaine culturelle de Tlemcen a commencé lundi dernier, prometteuse avec le concert inaugural du chanteur Nouri Koufi qui se produisait pour la première fois dans la ville des Ponts. Des sons haouzi pour des oreilles malouf… la rencontre méritait sans doute le détour. La wilaya de Biskra n'a pas fait un grand chemin pour rejoindre la scène de Souk Ahras et proposer également à sa voisine plusieurs expositions (arts plastiques, artisanat, photo…) et des spectacles de danse et de chant, des récitals de poésie melhoun et des rencontres plus intellectuelles avec des conférences sur l'histoire régionale des Zibans. En revanche, Tamanrasset a parcouru une bien longue distance pour se rendre lundi dernier à Tipaza avec une soixantaine d'artistes dont les prestations sont réparties sur trois sites : la villa Angelvy, la rue piétonne et le centre culturel de la ville. La météo cependant a contrarié le programme de rues et est venue rappeler que l'absence de scènes couvertes dans de nombreuses localités de l'intérieur, y compris des chefs-lieux de wilaya, demeure un grave handicap à l'action culturelle. On notera toutefois qu'en donnant un titre à l'évènement « L'Assekrem rencontre le Chenoua », les organisateurs ont fait preuve d'originalité. En donnant un nom d'abord à l'évènement quand on se contente souvent de dire mécaniquement « semaine culturelle » et de choisir celui-ci pour dire que si les montagnes ne se rencontrent pas, dans la culture elles le peuvent.