Environ 10% des PME disparaissent chaque année du paysage industriel national. C'est ce qu'a révélé, hier, Zaïm Bensaci, président du Conseil national consultatif pour la promotion de la PME (CNC) sur les ondes de la Chaîne III. Malgré l'introduction d'un programme de mise à niveau des entreprises, doté de 100 milliards de centimes par an, celui-ci n'a pas donné les résultats escomptés. « Nous avons affaire à une importation sauvage et un marché informel des plus puissants (…) On souhaite que l'Etat intervienne et consacre un volume plus important au soutien des PME », a-t-il souhaité, en plaidant la cause des entreprises privées qui devraient, selon lui, avoir les mêmes droits que les entreprises du secteur public. « Dans le secteur public déstructuré, on ne peut pas trouver de champions économiques. Par contre, ils sont nombreux dans le secteur privé. Seulement, ils doivent être aidés », a-t-il soutenu. M. Bensaci a rappelé qu'un second programme de mise à niveau des entreprises, retenu par l'Union européenne comme le programme de l'année, sera lancé en janvier 2009, non sans émettre quelques réserves. « Cela reste insuffisant. Il faudrait encore une volonté politique », dira-t-il. Le président du CNC a, par ailleurs, commenté avec beaucoup d'alarmisme la déstructuration du tissu industriel national. « Il est évident de penser que la déstructuration du tissu industriel a engendré une situation terrible et contraignante. Les grands groupes dans le domaine industriel ont disparu au même titre que les unités de sous-traitance. Nous le payons très cher. Nous assistons à une déferlante de l'importation (…). L'Algérie est un pays sans industrie. Il est condamné à beaucoup de problèmes », a-t-il déploré, en applaudissant des deux mains toutefois le retour du patriotisme économique engagé par les pouvoirs publics depuis peu. Selon lui, il ne faut pas confondre patriotisme et protectionnisme. « Le patriotisme national exige d'encourager la production nationale, mais à ne pas confondre avec le protectionnisme qui vise, lui, à bloquer la concurrence extérieure », a-il expliqué. Sur les questions de l'informel, de la corruption et des lenteurs bureaucratiques qui plombent l'économie algérienne, l'hôte de la radio sonne le tocsin d'alarme en appelant les pouvoirs publics à prendre « des décisions fortes ». « Il y a urgence. Ne voulant pas rester à la traîne, le CNC compte, a dit son président, soumettre au gouvernement des propositions susceptibles d'apporter une bouffée d'oxygène aux PME en difficulté. » Un plan, qui sera, d'après M. Bensaci, débattu lors de l'assemblée du CNC le 15 décembre prochain.