Le Comité des citoyens pour la défense de la République (CCDR) a réitéré, mercredi dernier, son appel au boycott de la prochaine élection présidentielle prévue en avril 2009. Le CCDR renouvelle son appel aux partis, syndicats et associations de la mouvance démocratique à boycotter le scrutin présidentiel et les convie à s'organiser en « collectifs de résistance démocratique et républicaine » afin de faire barrage aux tenants du système. Dans un communiqué rendu public, le CCDR qualifie d'emblée les futures élections de « mascarade électorale » et de « plébiscite de la honte (…) ourdi par un homme qui a avoué publiquement son échec et celui du système qui l'a porté au pouvoir ». « Un échec qui aurait été suivi, sous d'autres cieux, dans une démocratie qui se respecte – comme c'est le cas en Inde qui vient d'en donner un exemple magistral – d'une démission de tous les acteurs de la gabegie et de la tragédie nationale. » Le CCDR s'en prend violemment à ceux qu'il qualifie de « laudateurs serviles » qui « encensent sans pudeur le principal acteur de cet échec, l'Alliance présidentielle (FLN-RND-MSP) » qui, « fait politique rarissime, soutient un même programme (celui du chef de l'Etat), et lui adresse une indécente supplique pour se représenter à un 3e mandat ». Une « indécente supplique » adressée, lit-on dans le communiqué, « à un homme qui a amnistié les artisans de l'intégrisme et leur crimes inqualifiables, un homme qui fait planer le spectre d'une dérive vers un Etat islamiste et un homme dont l'état de santé ne lui permet plus de diriger, dans une période de crise mondiale, le pays ». Le CCDR enfonce également les « pré-candidats » à ladite élection, car ceux-ci servent, d'après le comité, d'« alibi », de « caution » aux concepteurs de la « farce électorale ». « Des hommes de paille (…) mus par l'appât de l'argent de la corruption et une illusoire participation au pouvoir. » Le CCDR se montrera aussi virulent vis-à-vis de la récente révision de la Constitution. Les amendements apportés le 12 novembre dernier à la Constitution s'apparentent à « un véritable putsch anticonstitutionnel ». Ladite révision est à inscrire, d'après le CCDR, « en noir dans l'histoire de notre pays, comme un acte de forfaiture et de haute trahison des valeurs et des objectifs du 1er Novembre 1954 et de la mémoire de tous les martyrs de la Révolution et de la démocratie ».