Natif de l'ex-village Rovigo, nommé Bougara en 1966 du nom du célèbre chef de la Wilaya IV, l'actuel président de l'APC, Chamaâ Brahim, est lui-même fils de chahid et sortant avec une licence de l'INSP en 1983 ; cela se traduit tout simplement sur le terrain par un savoir-faire qui promet des résultats, pour peu que le programme tracé trouve son aboutissement auprès des services de la wilaya. Il a été proposé une zone d'activité à la sortie ouest de la commune, sur le piémont et à partir de terres non rentables sur le plan agricole, abandonnées par les exploitants agricoles structurés dans des EAC. Trente hectares en friche et un dossier qui attend sur les bureaux de la wilaya. Les entreprises privées et/ou étatiques peuvent trouver leur compte. M. Chamaâ dira : « Je compte exploiter l'espace surtout dans le domaine touristique avec le voisinage de l'Atlas blidéen, Chréa, la station thermale de Hammam Melouane, la future ville de Bouinan, l'axe routier menant à Aïssaoua dans la wilaya de Médéa à partir de l'Atlas et où 15 km sont déjà réalisés en attendant les 12 restants et qui seront achevés d'ici à la fin du printemps. » Derrière ce projet, c'est la résorption du chômage dans des proportions importantes. La RN 29 reliant les communes de Larbaâ, Chebli, Sidi Moussa, Bougara, Bouinan, Soumâa et Ouled Yaïche connaît un attrait particulier depuis le semblant de libéralisation des exploitations agricoles, et le marché de gros de Bougara reflète excellemment cette physionomie avec un va-et-vient de véhicules de tous types. « Nous avons renouvelé le bail à un particulier avec un nouveau cahier des charges et la recette peut être considérée comme le poumon économique de la commune », déclarera le responsable de la commune qui regrette le manque de civisme des exploitants venant des environs d'Alger et de Boumerdès et déversant tous leurs détritus aux abords du marché. « Nous possédons un site agréable et des potentialités qui peuvent changer radicalement l'aspect de notre commune », soulignera-t-il, après avoir fait remarquer - chose étonnante - que la commune n'a aucune politique agricole, aucun lien avec les agriculteurs « sauf pour les petits exploitants lorsqu'il s'agit de déposer des dossiers d'aide ». Cela amène la question de la stratégie agricole du pays dans une des plus fertiles terres du pays. Il sera découvert également que le forfait pour le branchement en eau potable est de 1000 DA pour toute l'année - une somme dérisoire par rapport aux grands centres urbains. « Mon souhait est de trouver un terrain de négociation avec l'ADE pour la prise en charge de ce volet. » Ainsi, M. Chamaâ est conscient de l'insignifiance de la redevance et apprendra même que la cité Baaziz comprenant pas moins de dix mille âmes « n'est pas concernée par le paiement de cette somme depuis le branchement en eau potable la première année de la gestion par le parti dissous. » La priorité quotidienne des élus demeure la couverture des besoins en eau pour une population de près de 50 000 âmes. Cependant, un des aspects perçus demeure l'absence d'animation culturelle, de structures permettant la projection de films, la présentation de pièces de théâtre ou de tout autre spectacle. Troisième commune de la wilaya de par sa superficie 86,12 km2, Bougara est devancée par quinze communes concernant la densité par kilomètre carré avec 516,1 habitants/km2, démontrant par là que des constructions peuvent encore être projetées et créer des pôles attractifs dans tous les domaines. Le président de l'APC montrera avec un air quelque peu dépité une attestation d'honneur pour la participation d'une troupe théâtrale - Naouaris - issue du village et régulièrement présente au festival du théâtre amateur de Mostaganem. « Les jeunes de la commune ne connaissent pas dans leur grande majorité ce qu'est un grand écran, n'étant habitués qu'au petit. » Il déclarera qu'il n'y a pas eu de projection depuis les années 1980. Une grande déception s'affichait, et il espère que le ministère de la Culture agisse dans le sens d'une contribution pour offrir plus d'animation aux quelque 6275 ménages actuels. Une polyclinique, quatre salles de soins, une moyenne de 35 naissances mensuelles et une seule pharmacie pour toute la commune... voici l'aspect de la vie au quotidien d'une commune, sise à un carrefour important du nord du pays.