Alors que l'Algérie a ratifié la quasi-totalité des conventions internationales pour la protection des droits de l'homme, le président Bouteflika plaide pour « la mise en place de mécanismes internes appropriés » à même de garantir les droits et libertés. Dans un message rendu public hier à l'occasion de la célébration du 60e anniversaire de la proclamation de la Déclaration universelle des droits de l'homme, le chef de l'Etat a estimé : « Par la mise en place de mécanismes internes appropriés, nous voulons garantir les droits et libertés du citoyen algérien dans leur totalité et leur diversité et les faire appliquer aux différents aspects de la vie sociale et de la citoyenneté dans leurs dimensions individuelles, civiles et politiques, ou collectives, économiques, sociales et culturelles. » Bouteflika a reconnu, toutefois, que « pour autant, la pleine réalisation des droits de l'homme et leur jouissance par le citoyen dans le vécu quotidien demeure un idéal à atteindre ». Il précise que cela peut se réaliser « par le renforcement des garanties des droits attachés à la citoyenneté, à la promotion des droits économiques, sociaux et culturels, notamment en direction de la jeunesse et à la mise en œuvre et l'adaptation de nouvelles formes de consultation, de médiation et de contrôle populaire sur les institutions nationales du pays ». Et de reprocher toutefois aux mécanismes internationaux de protection des droits de l'homme de se focaliser uniquement sur les droits individuels au détriment des droits des peuples. « Si les droits humains sont indivisibles, interdépendants et indissociables, la communauté internationale devra démontrer sa capacité à mettre en œuvre et à défendre les droits des peuples dans la vitalité de leur acception internationale et, en particulier, le droit des peuples à la paix, à l'exercice souverain du droit à l'autodétermination, du droit au développement et du droit de vivre dans un monde plus sûr et dans un environnement plus sain », dit-il. Ceci, en notant que l'Algérie a présenté à ce jour 33 rapports devant les comités et les Mécanismes internationaux et régionaux de suivi du respect des droits de l'homme, notamment le Conseil des droits de l'homme des Nations unies.