Si un travail est difficile à trouver sur tout le territoire national en ces temps de chômage, les chances d'en trouver un à Sidi Aïch tendent vers zéro. En effet, des jeunes se rendent chaque jour à l'Agence locale de l'emploi (ALEM), ex-bureau de la main-d'œuvre, dans l'espoir de connaître le monde du travail. Mais il est impossible de satisfaire tous ces demandeurs d'emploi dans cette région dépourvue de zone d'activité. « Cela fait cinq ans que j'ai ma carte bleue (carte de demandeur d'emploi, ndlr) et à ce jour, je n'ai passé aucun entretien » déclare Kamel, un TS en informatique en chômage, âgé de 31 ans. Pourtant, l'ALEM de Sidi Aïch collabore avec d'autres agences basées dans les régions limitrophes, à l'instar de celle d'Akbou, une daïra connue pour ces nombreuses entreprises, qui lui propose parfois des compensations. Cependant, cela n'arrive que rarement puisque les chômeurs qui sont inscrits dans ce bureau sont prioritaires ; la commune d'Akbou comptant aussi ses nombreux jeunes au chômage. Nous avons appris que l'ALEM de Sidi Aïch reçoit environ 2 000 personnes par année. Peu sont pris en charge. Et encore, ce nombre est loin de contenir tous les chômeurs résidant dans la circonscription de cette agence. La plupart refusent de passer par cette institution, sans doute parce qu'ils n'y croient pas beaucoup. Le chef d'agence de Sidi Aïch a souhaité ne pas répondre à nos questions, sous prétexte que la direction générale de l'emploi est la seule habilitée à communiquer les informations. Cela étant, il n'est pas étonnant qu'il ait souvent une guerre des chiffres concernant le taux du chômage. Un manque de vulgarisation et de communication se vérifie apparemment chez les jeunes chômeurs. « C'est une amie qui m'a parlée du Contrat d'insertion et formation (CIF) et elle l'a appris par sa voisine qui travaille ici à l'ALEM », nous confit une jeune fille de 16 ans que nous avons abordée sur place, venue bénéficier du CIF. Par ailleurs, le président de l'APC de Sidi Aïch, M. Ouzani, s'est montré rassurant quant à la possibilité d'absorber un tant soit peut le chômage. Selon lui, un mégaprojet sera lancé incessamment dans la commune. Le projet en question concerne l'installation d'une société algéro-canadienne dans la zone d'activités de Remila. Un vieux dossier qui n'a pas pu aboutir jusque-là pour différentes raisons. Une fois concrétisée, cette entreprise offrira quelque 1500 postes d'emploi, de quoi faire baisser le chômage dans la région. Aussi, le P/APC compte louer un local aux services de l'Ansej pour leur permettre d'être plus proche de la population.