On n'en a pas encore fini avec le dernier scandale en date qu'un autre risque d'éclater autour du FNPOS. Cette fois, c'est l'affichage des listes des bénéficiaires des 3100 logements à Alger qui sera l'objet de la discorde. L'affichage, le 6 décembre dernier, de cette liste tant attendue par des milliers de travailleurs fera sans doute beaucoup de mécontents. Et pour cause, moult dépassements sont d'ores et déjà signalés par des cadres mêmes du fonds, en attendant que les 77 860 candidats prennent connaissance de l'affichage. Car en effet, les listes, dont nous détenons une copie, semblent avoir été placardées deux jours avant l'Aïd, dans le secret, dans les locaux de l'ancien siège du FNPOS à Oued Smar, aujourd'hui pratiquement désaffecté. Voulait-on passer l'opération en catimini en éloignant les chances des déçus d'introduire des recours ? Selon une source du FNPOS, des cadres supérieurs du ministère du Travail seraient impliqués ainsi que des membres de l'ex-conseil d'administration et de la commission chargée de la distribution des prestations du FNPOS. Des personnes n'ouvrant pas droit à ces prestations se trouveraient donc parachutées sur la liste des bénéficiaires. Epouses, concubines, belles-sœurs, fils et même femmes de ménage profitent de la proximité de ces cadres décideurs. Certains portent les noms mêmes de leurs « parrains » et d'autres (les femmes) portent leur nom de jeune fille pour faire diversion. Pourtant, le règlement est clair. Dans l'annexe de la décision n°109 du 27 novembre 2002 instituant la commission centrale ad hoc et les commissions de wilaya chargées de la distribution des logements réalisés par le fonds, chapitre V, article 16, on peut lire ceci : « Les membres en exercice de la commission de wilaya ainsi que leurs ascendants, descendants et conjoints ne peuvent pas postuler à un logement du FNPOS. » D'autres personnes ont été ajoutées à la liste après le délai fixé pour août 2005 et se retrouvent attributaires. Ce qui est frappant. En vérité, toute la liste est truffée de bizarreries, à bien observer le classement par notes. Les critères de sélection des bénéficiaires sont accompagnés, en effet, d'un système de notation consacré dans le règlement intérieur (six volumes). Selon un cadre du fonds, 8000 candidats ont été crédités de 80 points sur une échelle de 100. Logiquement, ce sont ces derniers qui auraient dû remplir le bas de la liste. Or, il se trouve que la liste affichée bénéficie en majorité aux candidats totalisant moins de 80 points ! Comment réagiront les travailleurs candidats déçus ? On l'ignore. Last but not least, la liste a été affichée en l'absence de la commission centrale de recours ad hoc et du conseil d'administration, sachant qu'ainsi elle ne peut être validée. La commission n'est plus légitime depuis l'expiration, en effet, du mandat du conseil d'administration, en décembre 2007. A qui doit-on adresser les recours dans ce cas, étant donné que le conseil, composé de l'UGTA (majoritaire), du patronat et de la direction du fonds, n'a pas encore été renouvelé ? La décision de la direction générale du FNPOS et de la commission centrale s'inscrit donc en porte-à-faux par rapport à la procédure consacrée par les textes législatifs et réglementaires régissant le fonds.