Dans leur furie, les étudiantes de la cité universitaire de jeunes filles Didouche Mourad, ex-ILE, de Tizi Ouzou, ont saccagé, dans la nuit de lundi à mardi, le restaurant et l'administration de leur résidence, en signe de protestation contre les problèmes qui prévalent au sein de leur cité. Tizi Ouzou. De notre bureau Les membres du comité des résidantes estiment que la situation est catastrophique dans la mesure où, disent-elles, le minimum de conditions fait défaut. « Depuis longtemps, les problèmes de restauration, de chauffage et d'hygiène se posent avec acuité dans cette cité. Certains blocs sanitaires sont totalement défectueux. L'état des chambres laisse vraiment à désirer. C'est le paroxysme. Le travail de rénovation de notre cité a été bâclé. C'est pour cela que quelques mois plus tard, les mêmes désagréments refont surface, comme les infiltrations d'eau, au niveau des douches surtout. Nous attendons des responsables compétents de gérer notre cité. Vous voyez, il n'y a même pas une ambulance dans notre résidence », explique un membre du comité qui précise que l'action des étudiantes qui ont saccagé le restaurant a été spontanée. De son côté, la directrice de la cité, Mme Smaï, a déclaré : « J'ai toujours œuvré dans le sens de privilégier le dialogue avec les étudiantes. J'ai été étonnée de la réaction des résidentes. Je leur ai promis que la question du chauffage sera résolue dans quinze jours, et je ne comprends pas quel est l'intérêt de procéder à des saccages au sein de l'établissement. Je pense que tout cela est prémédité. Je n'ai jamais eu de souci avec ces étudiantes qui exigent aujourd'hui mon départ. Je pense avoir tout fait pour améliorer les conditions de vie au sein de la résidence », a-t-elle ajouté, avant de souligner qu'un huissier de justice s'est déplacé sur les lieux pour constater les dégâts causés et, suite à cela, une plainte a été déposée contre X. Dans l'après-midi, les protestataires amassées dans l'enceinte de la cité devaient organiser une marche vers le siège de la wilaya « Nous voulons informer le wali de la gestion catastrophique des œuvres universitaires à Tizi Ouzou. L'exemple de notre résidence est édifiant à plus d'un titre », clame une étudiante tout en nous invitant à visiter les blocs d'hébergement. « Venez constater vous-mêmes notre calvaire », nous a-t-elle dit. La directrice de la cité a signifié aux agents de sécurité qu'aucun journaliste n'a le droit de franchir le seuil de l'établissement. Par ailleurs, il y a lieu de noter que le climat d'insécurité gagne de plus en plus les campus de Tizi Ouzou. En effet, un étudiant s'est fait agresser, avant-hier, à l'arme blanche par des « extra-universitaires », devant le portail même de la faculté de droit à Boukhalfa. En réaction à cet acte, une grève a été enclenchée par la communauté estudiantine. Pour rappel, ces derniers jours, l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou a renoué avec les mouvements de protestation. En plus du rassemblement organisé, il y a dix jours, par la coordination locale des étudiants (CLE) devant la bibliothèque centrale de Hasnaoua, d'autres facultés ont connu des débrayages. Les étudiants crient leur ras-le-bol et dénoncent, à travers ces actions, les mauvaises conditions socio-pédagogiques qui règnent au niveau de leur université.