Le débat autour du programme du plan d'action du gouvernement s'est achevé hier avec quelques interventions pertinentes de députés du MSP, du FNA et du RND. Ces deux derniers n'ont pas été tendres avec les partis de l'opposition. Dans son intervention, Chihab Seddik du RND a relevé qu'« en dépit des chiffres et du bilan renfermant des points positifs et négatifs, il y a une volonté d'aller de l'avant ». Néanmoins, il dit ne pas comprendre pourquoi il y a « une insatisfaction permanente ». « La plupart des intervenants ont évoqué les inégalités de développement, le déséquilibre régional et les dysfonctionnements dans la gestion des affaires publiques. Pourtant, le gouvernement fait des efforts. A mon avis, ce qui fait défaut c'est surtout la rigueur dans l'exécution des programmes », a soutenu l'orateur. Et d'ajouter : « Certes, certains membres du gouvernement s'agitent pour occuper uniquement le terrain mais fondamentalement, s'il y a problème, c'est parce que certains maillons de la chaîne sont quasiment absents et défaillants au niveau local. » « Si les commis de l'Etat n'étaient pas vissés sur leur siège, n'étaient pas atteints par la bureaucratie qui est devenue une seconde nature et s'ils faisaient autre chose que d'être des chefs de chantier, la situation serait toute autre », a soutenu Chihab Seddik, qui est persuadé que si l'argent déboursé par l'Etat pour enrayer le problème des harraga et du suicide avait été utilisé par les citoyens auxquels il était destiné, le quotidien des Algériens aurait été différent. Sur un ton de reproche, le député du RND se dit convaincu en outre que « les problèmes de notre jeunesse font aujourd'hui le bonheur d'une pseudo-opposition gâtée et rentière qui s'oppose lorsqu'il s'agit de l'intérêt du pays et qui ne trouve aucun inconvénient à composer lorsqu'il s'agit de défendre ses propres intérêts. Elle est soutenue par les professionnels de l'indignation qui n'ont malheureusement pas de brevet de vertu. Ce sont ces forces qui favorisent le statu quo et essayent de maintenir le pays dans cet état d'attentisme permanent ». Un député du FNA a également tiré à boulets rouges sur les formations de l'opposition ; il les a qualifiées de « partis qui ne pointent leur nez que lors des rendez-vous électoraux ». « Au FNA, nous allons présenter un candidat mais cela ne nous empêche pas de porter notre critique sur ce qui se passe en Algérie. Nous dénonçons ceux qui prônent la politique de la chaise vide et qui refusent de participer au débat pour faire avancer les choses. Ce n'est pas en critiquant en coulisses qu'ils vont contribuer à améliorer la situation », a-t-il dit. « La justice a perdu de sa crédibilité » Un autre élu du FNA a souligné la nécessité d'achever les différents projets de développement, tout en mettant en garde contre leurs réévaluations continues. Pour lui, la réévaluation pourrait engendrer d'importantes pertes financières publiques à un moment où il est important de rationaliser les dépenses. Abdelkrim Harchaoui du RND s'est attardé, quant à lui, sur la crise financière et a soutenu la nécessité d'engager une réflexion et de maintenir la cohésion sociale pour anticiper sur les problèmes éventuels qui pourraient en découler. L'orateur a plaidé pour « une plus grande efficacité et de sortir de la dépendance des hydrocarbures, car cela y va de l'avenir du pays ». « Si le pays n'avait pas eu de pétrole, il aurait vécu un cauchemar avec cette crise qui secoue le monde entier. Il nous faut alors construire une administration forte et sérieuse », a indiqué M. Harchaoui qui, faut-il le rappeler, a été ministre des Finances. Abondant dans le même sens, des députés du MSP ont estimé que l'Algérie, qui compte encore sur les revenus des hydrocarbures, doit dorénavant investir dans les ressources humaines ainsi que dans l'agriculture et le tourisme. Ils ont aussi critiqué le secteur de la justice qui a perdu de sa crédibilité. « Il y a des scandales, mais aucun ministre n'a démissionné de son poste. Est-ce normal ? La bonne gouvernance en Algérie n'est qu'un slogan destiné à la consommation médiatique. Le gouvernement ne tient généralement pas ses promesses et les citoyens n'ont plus confiance ni en la justice ni en ses dirigeants », a soutenu un élu du MSP, ajoutant que les chiffres avancés par le Premier ministre sur le chômage sont « infondés ».