L'après-midi a été mémorable et les invités en ont ressenti l'effet. Un hommage a été rendu, jeudi dernier, au chanteur et homme polyvalent, Cheikh Noureddine. Pionnier en tout, ce natif de Larbaâ Nath Irathen, ne manque pas de croustillant dans ses déclarations et ses sketchs. Des talents, il en a découvert à la pelle, et il fut le fondateur de la chaîne d'expression kabyle. Saïd Hilmi, et Djaïla qui l'ont connu, apprécié et fréquenté sur les tréteaux en parleront avec grand peine et la gorge nouée. Modeste, mais méritoire, l'hommage rendu par l'établissement Art et Culture a fait participer des chanteurs jeunes qui ont entendu parler de l'auteur sur les ondes de la radio sans peut-être le fréquenter. Né en 1918 au village d'Aguemoun dans la commune de Larbaâ Nath Irathen (ex-Fort-national), en Grande Kabylie, il est le fils de Si Mohand Tahar Ouguemoun, instituteur du village (Ecole de Sidi Abderrahmane). Cheikh Noureddine suivra, comme beaucoup d'enfants de son âge à cette époque, les « cours » à l'école coranique jusqu'à l'âge de 16 ans. En 1935, il part chez son frère à Alger, où il est embauché, assure-t-on, comme serveur dans différents établissements. « En 1936, alors qu'il chante en faisant la vaisselle dans une gargote, le futur cheikh est remarqué par le directeur de Pathé Marconi qui réside non loin de là ; il lui propose d'enregistrer ses chansons », fait-on remarquer. Il chantera alors pour la première fois Anfy'ad rur et A xali xali qui sera reprise beaucoup plus tard.