Une semaine après les inondations qui ont affecté certaines localités du centre de la wilaya, les secours tardent à arriver aux sinistrés, en particulier ceux des quartiers Haï Delali, Haï Belhomri et la cité des 150 Logements à Oued Fodda, à 20 km à l'est de Chlef. Chlef De notre bureau Jusqu'à hier, les familles, selon leurs dires, n'ont reçu que des citernes d'eau, mais point de nourriture, de couvertures, de matelas et d'objets domestiques. « Certes, le wali de Chlef et les élus sont venus nous voir, mais ils n'ont rien fait à ce jour. Nous pataugeons dans la boue et les regards des égouts sont quasiment obstrués et commencent à refouler les eaux usées à l'intérieur de nos maisons », indiquent des habitants en colère. D'autres enchaînent en faisant savoir que s'ils ont pu tenir le coup jusqu'ici, c'est grâce à la solidarité de leurs proches et voisins. « Depuis une semaine, aucun responsable n'a daigné se pencher sur notre situation dramatique ; on fait comme si de rien n'était alors que plusieurs familles ont subi de sérieux dommages, pendant que d'autres sont hébergées provisoirement chez des proches. » Effectivement, le spectacle qui s'offre à nos yeux ne fait que confirmer le désarroi et la détresse des nombreux sinistrés. Les rues sont complètement inondées par la boue et des gravats charriés par les crues provenant du cours d'eau proche. Seuls quelques habitants, munis de moyens rudimentaires, tentent de nettoyer devant leurs portes, mais l'accès reste tout de même difficile. Il faut se munir de bottes pour pouvoir y accéder et même les véhicules ont du mal à circuler le long des ruelles qui offrent un spectacle de désolation. Pratiquement, dans tout le rez-de-chaussée de la cité des 150 Logements, l'eau a atteint 1,20 m de hauteur, ce qui est d'ailleurs visible de l'extérieur. « J'ai perdu tous mes biens domestiques mais je n'ai reçu aucune aide des autorités locales. Les promesses du wali sont restées lettre morte », lâche un père de famille au bord de la dépression. Sa déclaration résume le sentiment qui prédomine au sein de la population locale après le malheur – un de plus – qui s'est abattu sur ces quartiers défavorisés. En fait, tous les sinistrés dont le nombre pourrait dépasser les 500 familles, ont l'impression d'avoir été abandonnés à leur triste sort sans aucune assistance de l'Etat. Ils pointent également du doigt tous ceux qui ont toléré des constructions le long et autour de l'oued Harchoune qui a débordé dans la soirée de dimanche dernier. « La catastrophe aurait pu être évitée si le lit de ce cours d'eau était normalisé et donc protégé contre les crues. Mais, de ce côté-là, les responsables locaux ont fermé les yeux et laissé les choses pourrir sans s'inquiéter outre mesure du danger qui guettait et guette toujours les riverains », déclarent encore les sinistrés.