Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, ne cache pas son hostilité « aux grèves des fonctionnaires ». Comme en 2003 lorsqu'il avait décidé de radier tous les enseignants qui avaient suivi le mouvement de débrayage organisé, à l'époque, par les syndicats de l'éducation, il revient à la charge en 2008 pour tenter de mettre un terme à la grève des médecins. Cette fois-ci, M. Ouyahia ne prononce pas la radiation, mais a menacé d'infliger une sanction pécuniaire aux grévistes. « Une retenue sur salaire sera appliquée contre les participants à la grève », a-t-il lancé jeudi dernier à l'APN, en précisant que « c'est une procédure normale prévue expressément par la loi ». Tout en reconnaissant que le droit de grève est consacré par la Constitution, l'orateur rappelle l'arrêt prononcé, la semaine dernière, par la chambre administrative du tribunal d'Alger contre ce mouvement des syndicats de la santé pour justifier les retraits sur salaire. « Même si le droit de grève est reconnu, l'exercice de la démocratie doit se faire dans le cadre de la loi », estime-t-il. Revenant, dans ce sens, sur la question des statuts particuliers des différents secteurs de la Fonction publique, M. Ouyahia affirme que 18 textes sont bloqués. Ils (les textes en question) butent, dit-il, sur plusieurs écueils, en particulier leur contradiction avec le statut général de la Fonction publique. Sur les 45 statuts particuliers devant être élaborés, seulement 18, précise-t-il, ont été promulgués et publiés dans le Journal officiel. En outre, trois autres statuts, annonce-t-il, « seront probablement parachevés d'ici à la fin janvier 2009, tandis que cinq autres ne sont pas parvenus à la direction générale de la Fonction publique ». Ainsi, la tenue de la réunion tripartite (gouvernement-UGTA-patronat) qui dépend de la finalisation de tous les statuts particuliers n'aura, probablement, pas lieu à la fin de l'année en cours.