Il y a quelques semaines, des centaines d'étudiants ont déferlé sur le siège de la wilaya réclamant la distribution du liquide précieux inexistant dans les cités universitaires. Un forage a été réalisé pour l'alimentation des campus. Mais les solutions d'urgence peuvent-elles régler le problème qui se pose avec acuité dans toute la ville menacée par une grave pénurie d'eau ? Celle-ci n'est distribuée qu'une fois par semaine, et ce, dans le meilleur des cas. Devant la rareté de ce produit, une commission de contrôle et de surveillance a été installée, il y a deux ans, afin de venir à bout des fuites au niveau des établissements scolaires, des organismes publics et de certains commerces. Depuis, cette commission a pratiquement abandonné le terrain. L'entreprise de gestion et de distribution de l'eau (Epeged) qui accuse un déficit de plus de 200 milliards de dinars, semble impuissante devant cette situation engendrée par la mauvaise gestion, selon un responsable de la direction de l'hydraulique qui précise : « S'il est vrai que l'Epeged ne dispose pas des moyens adéquats, un laisser-aller certain est constaté. » De leur côté, beaucoup de citoyens dénoncent le trafic qui sévit depuis longtemps sur la distribution de l'eau : « Les personnes qui détiennent le monopole des 18 forages (dont 3 sont à l'arrêt) ne respectent pas toujours le programme de distribution. Certains le font exprès, pour permettre aux propriétaires de citernes ambulantes de vendre le maximum d'eau afin de récolter leur part de bénéfice. » Ce qui fera dire au directeur de l'Epeged : « Nous en avons entendu parler, mais aucune dénonciation ne nous est parvenue. Par conséquent, nous ne pouvons sanctionner sans preuves. » Pour sa part, le directeur de l'hydraulique est formel : « L'eau potable manque. La consommation actuelle est de 95l/ jour par citoyen, alors que la moyenne est de 200l/j, minimum », ajoutant : « Un grand déséquilibre est enregistré entre les quartiers, dont certains doivent attendre des semaines pour leur alimentation en eau. Une meilleure gestion de l'eau pourrait améliorer la situation en attendant l'alimentation de la ville à partir des six forages réalisés à Oued Sdar dans la daïra de Aïn El Bell à 50 km du chef-lieu de la wilaya. » Ces forages dont le coût de réalisation s'élève à 6,3 milliards de centimes et l'enveloppe dégagée pour les travaux de transfert à 200 milliards de centimes devraient doubler le débit actuel. Encore faut-il que les études relatives à ce transfert confiées au bureau d'hydro-projet-est soient réalisées dans les délais prévus.