Rien ne va plus à l'Université algérienne. Les problèmes s'accumulent. Les grèves se suivent et se ressemblent. Les étudiants de première année de psychologie, d'architecture, de biologie et de sociologie refusent de rejoindre les classes au sein du nouveau pôle universitaire de Tamda dans la commune de Ouaguenoun, wilaya de Tizi Ouzou. Une grève a été, à cet effet, observée tout au long de la semaine écoulée. Pour justifier leur contestation, les comités des étudiants avancent l'état actuel des travaux. En effet, à quelques jours de l'ouverture des départements y étant affectés, les travaux de réalisation sont encore en chantier. En outre, le mouvement de contestation des étudiants vient après deux jours de pluies incessantes ayant inondé l'enceinte universitaire. La situation au sein de l'établissement ne prête aucunement à un début serein des cours dans des bâtiments en cours de réalisation. Pour rappel, à une semaine de l'ouverture de ce pôle, le premier magistrat de la wilaya a ordonné la fin des travaux pour que les étudiants puissent débuter les cours dans de bonnes conditions. Mais, en raison de plusieurs retards, les précipitations ont pris le dessus. Sur les lieux et au jour de l'ouverture, la placette de cette université offrait l'image d'une grande mare. En conséquence, les responsables et, pour permettre l'ouverture dans les délais, ont fait appel aux agents de la Protection civile pour y faire face. La route y menant, d'une part, a été réalisée sans les avaloirs nécessaires pour éviter les inondations et d'autre part, ce pôle ne possède pas encore de restaurant. Le jour de l'ouverture, les étudiants, avant l'entame de leur action de contestation, se sont retrouvés dans l'incapacité de pénétrer dans l'enceinte universitaire. Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la wilaya ont mis en évidence toutes les failles dans les réalisations. Des failles que les étudiants de Tizi Rached ont dénoncé en procédant hier et avant-hier à la fermeture de la Direction des oeuvres universitaires (Douh) de Hasnaoua à Tizi Ouzou. Ils exigent d'être transportés par les bus de la Douh car ne bénéficiant pas de l'hébergement. En effet, plus de 200 étudiants et étudiantes sont en attente d'une solution, car indiquent-ils, «nous habitons les villages autour de Tizi Rached et le plus proche est situé dans la zone industrielle d'Oued Aïssi, soit environ huit km à l'est de Tizi Ouzou et les étudiants qui y habitent sont une poignée». Des étudiants disent que la Douh a promis de réétudier le cas et «on nous a donné même rendez-vous. Mais alors que nous étions présents au rendez-vous, le responsable de cet organisme a préféré jouer la fille de l'air. Ceci est tout simplement du mépris.» Par ailleurs, un autre groupe d'étudiants affirme avoir pris contact avec la Direction des oeuvres universitaires pour, justement, lui demander de reconsidérer le cas des étudiants des villages de Tizi Rached. Et comme la contestation se propage comme une traînée de poudre, les étudiants du centre universitaire de Bouira se sont mis de la partie. Il sont entrés, hier, en grève illimitée pour dénoncer l'absence de transport. Aux mêmes causes, les mêmes effets. Ces étudiants pointent un doigt accusateur sur la direction des oeuvres universitaires dans une déclaration sanctionnant une marche de protestation initiée au niveau du campus. Des centaines d'étudiants parcourent, au quotidien, le trajet entre l'ancien centre universitaire et l'université où se trouve le restaurant. Par ces temps de pluie, il est à souligner que ces centaines d'étudiants pataugent dans la boue avant de pouvoir prendre place dans le bus. Les malchanceux sont, nous ont affirmé certains, harcelés par des personnes étrangères à l'université. Pour cela, les protestataires ont demandé aux responsables de la DOU de prendre en charge l'ensemble des doléances, lesquelles, d'après les étudiants, sans suites depuis déjà des mois au niveau de cette direction. Les revendications concernent également l'ouverture d'un restaurant central au niveau du nouveau centre universitaire, prévue au début de l'année universitaire. En attendant, les étudiants ont affirmé que le débrayage va continuer, au cas où la direction concernée ne répondrait pas favorablement à leurs réclamations.