Situé à quelques encablures du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa, Djebira demeure l'un des villages les plus mal dotés de la commune de Boukhelifa. Les villageois se disent délaissés et pâtissent d'innombrables problèmes, dont notamment celui de l'alimentation en eau potable qui fait grandement défaut. Le village n'est toujours pas raccordé au réseau d'AEP malgré les nombreuses démarches entreprises par l'association du village, « Tiziri », auprès des autorités de la wilaya. « Nos doléances tardent à trouver une oreille attentive auprès des élus locaux. Depuis 2002, notre association ne cesse d'interpeller les responsables sur le calvaire que notre village endure. L'eau est une priorité, dites-leur, par le biais de votre journal, que nous souffrons le martyre tant en été qu'en hiver », noud dit le président de l'association, M. Meddour Hakim. La colère des villageois est accentuée par le fait que les élus de la commune n'ont pas donné suite à leur doléance. « Depuis avril dernier, la majorité des foyers sont privés d'eau. Pour faire face aux besoins de leurs ménages, certaines familles s'approvisionnent même des eaux de rivière. Nous avons saisi les responsables de l'APC, mais ces derniers n'ont pas daigné remédier à cette (situation) qui s'inscrit dans la durée », lit-on dans une requête datée du 15 juillet dernier et adressée au wali lui demandant de dépêcher une commission sur place pour faire le constat. N'ayant aucune autre alternative, l'APC semble avoir trouvé la solution dans le citernage. Autrement dit, l'alimentation des villageois dépend des aléas de la citerne ambulante. « En plus de l'anarchie, la distribution de l'eau potable qui se fait souvent d'une manière irrégulière est aussi insuffisante. L'approvisionnement en eau par citerne n'est qu'un leurre. Nous voulons de l'eau dans les robinets de nos foyers au même titre que les autres algériens », nous dit Douadi, membre de ladite association. Pourtant, précise-t-on encore, suite aux écrits adressés par l'association, l'APC et la daïra ont promis que le projet d'AEP de Djebira sera finalement inscrit pour réalisation. Les villageois, longtemps pénalisés, ne savent plus à qui s'adresser. Contrairement aux autres localités du littoral de la commune de Boukhelifa, le village de Djebira n'est toujours pas raccordé au réseau du gaz de ville. Inquiets, les villageois sont montés au créneau pour soulever ce problème auprès des instances concernées. « L'étude technique du projet a été réalisée au même titre d'ailleurs que les autres localités et quartiers, mais notre village en est toujours privé. Nous ne comprenons pas les raisons de ce retard », a indiqué le président de l'association du village qui dit avoir saisi, par écrit, l'APW de Béjaïa. Au niveau de l'APC, ajoute-t-il, l'on assurait aux villageois que le projet de raccordement dudit village est finalement pris en considération. « Il n'y pas lieu de s'inquiéter puisque votre cas est transmis aux services concernés », leur ont promis les élus locaux. Il importe de rappeler que prés de 4000 foyers relevant du littoral de la commune sont raccordés au réseau du gaz de ville depuis le lancement du projet datant de 2005. Ainsi, les villages Acherchour, Al Djabia, El Maghra et PK10, en ont bénéficié en mars dernier. Ce qui porte à 51 922 branchements à l'échelle de la wilaya, soit un taux de raccordement estimé à 22 %. Une moyenne jugée faible par rapport à d'autres wilayas. En attendant la finalisation, prévue pour l'année 2009, des travaux du projet financé sur budget sectoriel, les habitants de Djebira espèrent en bénéficier.