Le Front des forces socialistes (FFS) participera ou ne participera pas à la future élection présidentielle ? Pour le premier secrétaire national du FFS, « le parti n'a pas encore explicité ce dossier ». A ses yeux, « ce n'est pas une priorité de débat et puis ces élections ne sont pas encore officiellement convoquées ». Karim Tabbou préfère plutôt rejeter l'hypothèse de la participation de son parti à cette élection, en estimant que « parler dans des conditions actuelles d'élection, c'est mentir à soi-même ». Quid de ces conditions ? M. Tabbou s'est montré très critique à l'égard du pouvoir. « Nous sommes allés vers le sous-développement politique », a-t-il estimé. Selon lui, le système actuel « est cliniquement mort », il « se maintient par le bricolage institutionnel » et « jamais le pays n'a été dans une telle régression ». L'orateur a usé de mots très durs à l'égard de Bouteflika et de son Premier ministre. « Ahmed Ouyahia va faire de Bouteflika un chef de l'Etat trois fois mal élu », a-t-il lancé. Dans une déclaration lue à l'ouverture des travaux de la première journée de la session de ce conseil national, consacrée à la session politique du parti, M. Tabbou a dressé un tableau noir de la situation actuelle du pays. « Les Algériennes et les Algériens subissent les effets graves et conjugués de la crise politique et de la crise économique et financière mondiale. » Ainsi, pour lui, « le pays se trouve dans une situation dangereuse face à ces crises sur lesquelles il n'a pas de prise et ne peut que subir ». Il estime dans la foulée que « l'Algérien n'a jamais été aussi pauvre », avant de prévenir : « La baisse des prix du pétrole risque d'être un désastre pour le pays. » M. Tabbou considère que « les récentes décisions politiques attestent du sous-développement moral et politique d'un système qui n'a de méthode de gouvernance que la violence politique et la corruption morale ». C'est ainsi qu'il a estimé que « l'attitude des forces démocratiques et sociales sera déterminante ». Il a ainsi appelé les citoyens à se mobiliser pour « barrer la route à la dictature des opportunistes et aux bradeurs du pays ». Cela étant, lors de cette quatrième session, les membres du conseil national du parti ont, après les débats, adopté la résolution de politique générale. Ainsi, le premier secrétaire du FFS a présenté le bilan de l'année 2008 et un plan d'action pour l'année 2009. M. Tabbou annonce « une restructuration en tenant compte des lacunes, des nouvelles donnes et des priorités du parti ». De même que l'école de formation du parti devra être réactivée. Sont prévues les nominations d'un directeur de programme et d'un comité pédagogique. Ceux qui sont ciblés par cette formation sont les étudiants, les élus et cadres du parti et de simples inscrits. Un forum des maires FFS est également prévu tout les deux mois. Un remaniement du secrétariat national a eu lieu. « Il y a eu juste des permutations à l'intérieur du secrétariat et un renforcement », a précisé M. Tabbou. Interrogé par ailleurs au sujet des huit maires de son parti qui ont « osé » se montrer publiquement avec Abdelaziz Bouteflika, lors d'une cérémonie officielle, le conférencier affirme avoir déposé plainte contre eux. Il a estimé que « ces maires n'ont pas respecté les décisions du parti, ce qui est une grave erreur politique », a-t-il enchaîné.