M. Karim Tabbou premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS) a réitéré, hier, la position de boycott adoptée par son parti quant au prochain scrutin présidentiel. A l'occasion d'une conférence de presse organisée par l'école de formation de son parti sur le thème de l'Etat de droit, M. Tabbou a rappelé qu'une campagne en faveur du boycott sera menée sur le terrain à travers tout le pays et à l'étranger auprès des Algériens mais aussi de la société civile internationale. En d'autres termes, cette campagne sera menée par l'organisation de meetings qui seront «autorisés par les populations», dira le conférencier, en allusion aux déclarations du ministre d'Etat ministre de l'Intérieur qui avait annoncé que la campagne contre la présidentielle ne sera pas autorisée. M. Tabbou ajoutera, dans ce sillage, que «tous les espaces possibles, aussi bien les sièges de parti que les salles privées seront exploités. La campagne se fera aussi «dans la rue à travers des actions d'affichage». Tout un programme a été élaboré, entres autre «une tournée chez les partis socialistes étrangers pour leur transmettre nos idées sur l'élection et tout le dispositif mis en place concernant cette opération». Le premier secrétaire du vieux parti d'opposition algérien a encore une fois rappelé que «le FFS ne peut accorder aucune importance ni crédibilité à cette élection qui se voit mettre en place des candidats qui ne se retirent jamais, et au cours de laquelle les gens sont en train d'amasser de l'argent». Si le FFS a adopté le boycott comme moyen de rejet de la présidentielle en menant des actions de sensibilisation sur cette question, c'est bien parce que le parti estime «que ne pas faire de la politique est la pire des politiques, et renoncer à son rôle d'acteur de changement de la société serait condamner les Algériens au désespoir», explique Tabbou. A propos des critiques d'Ouyahia concernant ce boycott, le chef de file du FFS dira que cela démontre que «tous les dispositifs et moyens actionnés n'ont pu drainer une grande dynamique de participation des citoyens. Même au niveau de l'Algérois où d'habitude nous enregistrons des débats, on ne voit rien se dérouler autour de cette élection». Et d'ajouter qu'«on peut dire par anticipation, sans risquer de nous voir contredire par les chiffres, que le taux de boycott est acquis à 85%». M. Tabbou ne manquera pas de dire que «ce qui commence à nous inquiéter ce n'est pas le fait de nous interdire de mener notre action de boycott mais les représailles contre des populations qui ont décidé de ne pas voter». Quant à son boycott répétitif aux différents scrutins, le FFS, expliquera son premier secrétaire, «a plus participé que boycotté les échéances électorales, et surtout que le parti a gagné plus qu'il a perdu». Car, note-t-il encore, le boycott connaît actuellement une certaine avancée et commence à se faire adopter comme position par beaucoup de gens. «L'idée du boycott a fait son chemin et dans la société et dans la politique». A propos de l'initiative des trois : Hamrouche-Mehri-Aït Ahmed, M. Tabbou dira qu'il ne s'agit pas d'une alliance contre les élections mais va au-delà de cette échéance. «C'est en somme une démarche qui consiste à trouver des solutions, et construire une alternative de changement.» Sur le rôle des élus FFS dans l'élection présidentielle prochaine, son responsable dira qu'une rencontre débat est prévue avec les maires. «Leur rôle est d'être au poste pour surveiller les élections. Ils doivent être les acteurs pour empêcher tout dérapage». D'ailleurs, affirme-t-il, un dispositif de contrôle du scrutin sera mis en place. «Nous serons un vrai ministère de l'intérieur parallèle», relèvera M. Tabbou. Le premier secrétaire du FFS a également souligné que la base de travail de son parti sera consolidée en s'appuyant sur des forums, des formations, somme toute, un réel travail de proximité. Au mois d'avril prochain sera lancé le forum national de la jeunesse, le forum national des femmes et le forum des anciens militants de 1963. Enfin, à propos du procès Hasseni, le conférencier, pour tout commentaire, dira : «Nous sommes en train de suivre de très près les décisions de justice.» B. A.