L'occasion des fêtes de fin d'année sera mise à profit par les hôteliers de Béjaïa pour mener une offensive de charme en direction des familles ou simplement de joyeux fêtards en mal d'évasion. La formule, ficelée grâce à une entente hôteliers-direction du tourisme de la wilaya, se veut à la fois promotionnelle et très attractive. Elle propose, pour un tarif unique de 12 000 dinars la personne, un séjour de trois nuitées (du mardi après-midi au vendredi matin), en occupation double, avec à la clé 3 repas dont le dîner du réveillon et un circuit de découverte de la région. Ils sont pour l'instant trois hôtels de la côte Est et deux de la ville à prendre part à l'opération. Deux agences de voyage sont en charge de la vente du produit. La gageure visée par cette réclame, il faut le reconnaître alléchante vu le standing des établissements engagés, est, selon M. Haddad, directeur du tourisme de Béjaïa, à même de faire déborder le tourisme local de son enclos estival. L'ambition est de replacer hors saison l'autre face du potentiel touristique de la région. Le signe indien qui tourmente les professionnels de la région depuis quelques années est le taux de fréquentation qui reste relativement bas à cette époque. Pour M. Oussadi, gérant de l'hôtel Syphax, en dehors du tourisme occasionnel, l'attrait intra établissements peut venir à la rescousse. Le client peut être ainsi affriolé par une composition multiforme du produit proposé. Entendre séminaires, conférences, activités sportives, remise en forme, semaines gastronomiques, défilés de mode,…. Voilà, suggère-t-on, la seule voie exutoire pour tordre le cou à cette image collée à tort ou à raison au tissu hôtelier par la vox-populi par une fréquentation dépréciée des bars et discothèques du littoral. L'ambition est, résume M. Fayçal Aloui, manager de l'hôtel Syphax, « d'innover le produit de façon à recomposer la clientèle. Mais pour se faire, il faut comprendre que la relance des affaires dans le tourisme n'est pas du seul ressort des hôteliers ». Il faudrait que tous les segments du rapport public (collectivités, transports, les instruments de régulation et de contrôle de l'Etat, comités de fêtes…) y mettent du grain. Autrement dit, une synergie qui ne sera rendue possible qu'avec une intervention de l'autorité. Pour étayer les facteurs inconvenants, M. Aloui se réfère à l'exemple de la station balnéaire de Tichy, où il a pied. Il déplorera, entre autres, les retards accusés par les travaux de dédoublement de la route. Une situation qui laisse ouverte la voie à des stationnements anarchiques notamment des poids-lourds. Il soulèvera aussi les intempestives coupures de courant électrique et la livraison « au compte-gouttes » de gaz butane en hiver. Une crise qui ne sera endiguée qu'avec la mise en route du réseau de gaz de ville. La situation décrite n'est pas « sans entraîner un manque à gagner en termes d'affluence ». Un manque à gagner qui se présente sous deux aspects, selon les termes de M. Haddad : la rentabilité commerciale et le label attractif de la région. D'où l'objectif de maintenir l'activité hôtelière douze mois sur douze. « Ce n'est qu'avec de tels efforts » que les tarifs baisseront car les plus-values ne seront plus comptées sur seulement les deux mois d'été. Surtout durant les six années qui viendront, le ramadan surviendra en plein été. Sur le plan commercial toujours, il faut avoir en vue les désavantages qui, par ricochet de la baisse d'affluence en basse saison, sont portés à toute une activité d'appoint générée par les complexes hôteliers (transports, commerces, …). Sur le plan social, un seul fonctionnement en été induit le recours systématique à des personnels saisonniers. Ce qui dissuade la majorité d'entre eux à suivre une formation de perfectionnement. Il y a pour conclure beaucoup à faire pour reprendre place dans nos carnets de voyage. En attendant cet ardu défi, bon séjour pour cette fin d'année.