La wilaya comptera une dizaine de nouveaux établissements hôteliers. Tous de classe modeste. On n'avait pas vu de création d'hôtels depuis 2003. « C'est complet ». C'est ce que rétorquent souvent les hôteliers aux hôtes de Béjaïa tout au long de l'été. Face à une demande explosive à laquelle peinent à répondre la wilaya, une dizaine d'opérateurs promettent d'augmenter le parc hôtelier de 1 000 lits, d'ici à l'été prochain. Ils devraient permettre la création de 300 emplois à terme. C'est ce qu'a annoncé M. Haddad, directeur du Tourisme, lors d'un point de presse animé jeudi dernier en présence de trois investisseurs. Ces hôteliers promettent ainsi d'élargir l'offre d'hébergement. Béjaïa aborde de face son développement hôtelier. Cette wilaya côtière ne compte qu'une soixantaine d'hôtels (3100 lits). L'offre reste dérisoire pour les visiteurs et les vacanciers qui affluent en nombre inestimable en été. La fréquentation hôtelière a gardé le vent en poupe en 2009. La soixantaine d'hôtels ont offert 72 791 nuitées entre juin et juillet derniers contre 69 259 nuitées durant la même période de 2008, soit 5% de plus, indique la direction du tourisme. L'offre est loin de satisfaire la demande. Faute de places dans les hôtels, beaucoup se rabattent sur les campings qui offrent 23 000 lits, chaque été. Ces six dernières années, le parc hôtelier a stagné : les constructions ont traîné en longueur. On n'avait pas vu de création depuis 2003. Sur les planches des urbanistes, 47 projets sont en cours. Sur le terrain, les constructions sont au ralenti et les blocages de chantier sont nombreux. Une dizaine est carrément à l'arrêt. Les promoteurs ne comptent plus les difficultés (foncier, litiges, lourdeurs administratives et financières…). « Réaliser un hôtel relève d'un véritable parcours de combattant. J'ai perdu trois ans rien que pour accomplir mes démarches auprès de l'ANDI et la banque », témoigne un opérateur qui compte ouvrir d'ici à l'été prochain un établissement de 160 lits. Un autre opérateur énumère encore bien des lourdeurs bureaucratiques qu'il a eu à affronter pour installer le réseau d'eau courante les installations électriques. Pour améliorer cette situation, une commission d'arbitrage est mise sur pied par la direction du Tourisme. Elle doit offrir ses services dès cet automne. La commission n'a certes pas d'encrage juridique mais fonctionnera sur la base d'un arrêté ministériel. « Son but est d'accompagner les promoteurs de projets touristiques », explique M. Haddad. L'offre stagne En attendant, l'offre hôtelière stagne pendant que la demande s'est envolée. Le secteur hôtelier a aussi cette lacune : aucune étude n'a jusque-là été menée pour cerner les besoins. Un chiffre établi par la direction du tourisme, début 2007, faisait état des besoins estimés à 20 000 lits en 2015, soit 6 fois les capacités actuelles. Une situation qui alimente la spéculation immobilière. Un constat datant d'il y a cinq ans chiffre à 5000 le nombre de logements vides pendant l'hiver. Résultat de cette tension : loi de l'offre et de la demande oblige, les tarifs sont de plus en plus excessifs. Beaucoup d'indicateurs montrent une forte demande : les scènes où les estivants dorment à la belle étoile sont légion.