Une moyenne de 2 000 malades pris en charge par l'établissement hospitalier spécialisé (EHS) Errazi de Annaba est annuellement enregistrée. La mobilisation des différents services et l'amélioration des conditions d'accueil des malades mentaux ont fait de cette structure sanitaire l'une des meilleures du pays. Une virée à travers les services donne au visiteur l'impression d'être dans une maison de repos grand standing : salle de jeu, salle de repos avec musique, téléviseur grand écran, literie neuve et douches totalement refaites. D'une capacité d'accueil de 240 lits, cette structure est actuellement occupée à hauteur de 96%. Elle reçoit ainsi des malades mentaux venant de toutes les wilayas du pays, même de l'extrême Sud. Selon Mme Okki Fatiha, responsable administrative, le pic avait été atteint en 2006, avec la prise en charge de plus de 1 900 malades pour 45 000 journées d'hospitalisation. Des chiffres en nette évolution de par les opérations de ramassage des malades mentaux errants, enclenchées depuis 2007, a-t-elle noté. En effet, ce sont près de 6 malades qui sont récupérés quotidiennement dans la rue et placés à l'hôpital pour un suivi médical et psychologique. Depuis la même année, un hôpital de jour a été mis en place par les responsables de l'établissement. La démarche a pour objet, estime la même source, de libérer les lits pour les autres malades qui viennent d'un peu partout, du pays. Par ailleurs, un service de pédopsychiatrie, dotée d'une aile spécialisée dans la prise en charge des enfants autistes, est aujourd'hui effectif. Il y a été affecté deux médecins spécialistes formés à Alger. De par l'affluence relevée, l'hôpital Errazi s'est transformé en structure de portée nationale, enregistrant une moyenne de 200 à 300 malades par jour. « Nous avons tout mis en œuvre pour faire de notre structure un hôpital pilote au niveau national ; nous avons engagé d' importants moyens pour humaniser la structure et rendre les conditions d'accueil des malades et de leurs accompagnateurs meilleures que celles d'il y a quelques années », a tenu à préciser Mme Okki. Un personnel médical insuffisant Avec un encadrement se résumant à 28 personnes, entre médicaux et paramédicaux de la santé publique et hospitalo-universitaires, et eu égard au nombre de malades quotidiennement pris en charge, l'établissement se retrouve aujourd'hui confronté à déficit en matière d'effectif spécialisé. Celui-ci se fait notamment sentir au niveau des orthophonistes, ergothérapeutes, éducateurs et paramédicaux en soins psychiatriques. C'est ce que confirment d'autres sources, expliquant : « Nous manquons de personnel et nous oeuvrons actuellement à ce que des moyens soient mis à notre disposition pour procéder à de nouveaux recrutements. Le nombre de malades que nous recevons au quotidien est sans cesse grandissant, et nous ne pouvons y faire face, nos effectifs étant dépassés ». Par ailleurs, une autre opération d'envergure est actuellement entreprise par l'EHS Errazi. Il s'agit de l'établissement d'un fichier global des malades hospitalisés depuis des années. A cet effet, plus de 35 000 dossiers ont été répertoriés à ce jour. Pour ce qui est du suivi des toxicomanes, il y a le centre intermédiaire de suivi des toxicomanes (CIST) de Boukhadra, (El Bouni) où plus d'une vingtaine de malades sont actuellement pris en charge. L'assistance psychologique de cette catégorie de malades semble porter ses fruits, d'autant que des dizaines de jeunes drogués (accoutumance aux drogues douces et aux psychotropes) affluent quotidiennement vers ce centre pour pouvoir bénéficier d'une aide psychologique, le suivi étant assuré dans le strict anonymat. A ce propos, nos sources déclarent : « Nous avons constaté une grande affluence de jeunes vers le CIST de Boukhadra, la situation est alarmante. Les jeunes s'adonnent de plus en plus à la drogue surtout les lycéens. On ne sait comment ils arrivent à se procurer du hashich et plusieurs autres psychotropes. Ce phénomène commence à se propager, notamment auprès de la gent féminine. La plupart des filles que nous recevons ne sont pas toutes issues de couches défavorisées ».