Hier, 65 candidats à l'immigration clandestine dont 3 mineurs ont été condamnés à une peine de six mois de prison avec sursis assortie d'une amende de 30 000 DA pour « tentative de quitter de manière illégale le territoire national ». Annaba De notre bureau Indignés par ce qu'ils ont qualifié d'injustice avérée, les accusés et leurs proches ont aussitôt décidé de faire appel. A l'exception de la révision à la hausse de l'amende, de 20 000 à 30 000 DA, la peine requise, il y a une semaine par le représentant du ministère, a ainsi été retenue par le tribunal.Malgré la similarité de la peine de l'audience d'hier avec celles déjà prononcées dans des affaires d'immigration clandestine traitées par le tribunal de Annaba, l'assistance a été fortement surprise par la condamnation des 3 mineurs (14 à 17 ans d'âge), au même titre que les 62 autres accusés adultes. Ce qui, à cet effet, a suscité de vives réactions auprès du bureau de wilaya de la Ligue algérienne des droits de l'homme. A sa sortie de l'audience, son porte-parole n'a pas manqué de faire part de son indignation en estimant que « le box des accusés n'est pas la place de ces trois mineurs. Ce sont des victimes et elles devraient être traitées en tant que telles. Les condamner à une telle peine va beaucoup plus compliquer les choses ». Du côté des parents des trois mineurs, c'est la même indignation qui se lisait sur le visage de chacun d'entre eux. Ils reconnaissent toutefois que « si cette condamnation est très clémente par rapport à ce qui est prévu dans les amendements relatifs à l'incrimination de l'immigration clandestine décidés en Conseil des ministres, elle va incontestablement briser l'avenir de leur progéniture déjà au summum de la vulnérabilité ». Il faut dire que le procès d'hier, qui a vu se succéder devant la barre les 65 harraga, a mis à nu le drame, dans toute son ampleur, que vit la jeunesse algérienne.