« Il y a ‘‘une chance sur deux'' pour que la Russie cesse ses livraisons de gaz à l'Ukraine le 1er janvier, si Kiev ne paie pas sa dette », a déclaré hier le porte-parole du géant russe Gazprom. « Je pense qu'il y a une chance sur deux », a déclaré le porte-parole, Sergueï Kouprianov, à la radio Echo de Moscou, invité à dire si la Russie allait cesser ses approvisionnements à l'Ukraine ou si les deux côtés étaient susceptibles de parvenir à un accord de dernière minute. Gazprom réclame à la société ukrainienne des hydrocarbures Naftogaz le remboursement de plus de deux milliards de dollars de dettes pour les livraisons de gaz de l'automne 2008. La société russe insiste sur ce paiement, sans quoi elle menace de ne plus livrer de gaz à compter du 1er janvier à l'Ukraine, sur le territoire de laquelle transite 80% du gaz russe consommé en Europe, selon M. Kouprianov. Le PDG de Gazprom, Alexeï Miller, a averti dans une lettre les consommateurs européens que l'Ukraine pourrait voler du gaz qui transite vers l'Europe par son territoire. « Les formules sont plus délicates, mais l'essence est là », a souligné M. Kouprianov. Moscou et Kiev tenteront cependant de trouver un moyen pour régler la dette ukrainienne, selon M. Kouprianov. « Les derniers jours de l'année, notre objectif est de trouver un autre moyen que monétaire pour que cette dette soit réglée », a-t-il déclaré, suggérant notamment les tarifs que la Russie paie pour le transit. « J'espère que nous allons y arriver dans les jours qui viennent », a-t-il ajouté. Une autre pierre d'achoppement dans les négociations russo-ukrainiennes est le prix du gaz pour 2009. L'Ukraine paie actuellement 179,5 dollars pour 1000 m3 de gaz, alors que Gazprom a averti que le prix pourrait atteindre 400 dollars l'année prochaine. « Nous ne pouvons pas donner un chiffre exact pour l'année prochaine, mais le prix sera plus élevé qu'actuellement », a affirmé M. Kouprianov. Réagissant à une déclaration du président ukrainien, Viktor Iouchtchenko, selon lequel le prix du gaz approprié est de 100 dollars, M. Kouprianov a lancé : « Si vous croyez que c'est un prix juste, allez au marché et achetez ! » L'Ukraine qui entretient des relations tendues avec la Russie est confrontée à une forte récession l'année prochaine à la suite d'une grave crise économique et de l'instabilité politique due au conflit permanent entre le président et le Premier ministre Ioulia Timochenko.