Ils se sont tus, court métrage de Khaled Benaïssa, est le récipiendaire du Taghit d'or et la Caméra d'or, prix qui lui ont été décernés par le jury du 2e Festival international du court métrage qui s'est tenu du 15 au 20 décembre à Taghit (Béchar). Quelles pensées vous viennent à l'esprit au lendemain de la remise de votre double prix, l'un national et surtout l'autre, international ? A chaud, c'était bien sûr l'émotion de la victoire. Aujourd'hui, avec le recul, c'est le mot responsabilité qui me vient à l'esprit. Ces deux prix sont le fruit de cinq années de voyages, d'écriture, de discussions, de curiosité et surtout de rencontres avec des professionnels qui m'ont permis de développer et d'enrichir ma formation. L'état d'esprit, c'est aussi se dire comment reprendre pied par rapport à ce film ainsi qu'aux prochains. Ce qui m'a ému et déstabilisé, c'est de mériter le rendez-vous des coïncidences. La première de ces coïncidences, c'est que le Taghit d'or est devenu une manifestation internationale et qu'il se trouvait que j'avais un film prêt à cette édition, un film à la hauteur des exigences d'un festival comportant un jury international de professionnels. Et, cerise sur le gâteau, je décroche la Caméra d'or du jury national. Et tout cela dans cette ville de Taghit qui est celle de ma maturité quand Annaba a été celle de mon enfance. La deuxième coïncidence, c'est que ces prix qui m'échoient me donnent un surcroît de responsabilité par rapport au festival et par rapport aux courts métrages algériens. Quel a été votre parcours depuis des débuts remarqués de comédien dans El Manara de Belkacem Hadjadj en 2004 ? Comme comédien, j'ai enchaîné avec Douar de femmes de Mohamed Chouikh. En 2006, je réalise mon premier court métrage Peur virtuelle, à partir d'une anecdote, un fait réel que m'a rapporté ma sœur. Dans la foulée, j'ai réalisé Babel dans un workshop de Katia Carnelli, le film faisant partie d'un ensemble de cinq courts métrages. L'existence de ces deux courts métrages a fait que j'ai été sélectionné pour participer à l'Université d'été de la Femis (grande école de formation française, ndlr) où j'ai mis en chantier mon troisième court « Où ? Quand ? Comment ? » Ce dernier opus terminé, comme les précédents, il a concouru dans des festivals étrangers : Montréal, Tanger, Tarifa entre autres. Comme comédien, j'ai fait une prestation dans Mascarades de Lyès Salem et puis j'ai incarné le personnage de Larbi Ben M'hidi dans le film d'Ahmed Rachedi Mustapha Ben Boulaïd.