La 6e réunion régionale portant sur la promotion de la convention de l'UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, ouvert par M.Koïchiro Matsuura, directeur général de l'UNESCO, et Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, s'est clôturé, jeudi soir, à l'hôtel Aurassi d'Alger, à l'issue de deux journées de travaux s'étant articulées en trois sessions. Cet événement consacré, proprement dit, à la protection du bien culturel immatériel - dont l'acception se définit par l'ensemble des faits et manifestations sociaux, identitaires, communautaires, et populaires fondés sur la tradition transmise oralement ou de par les gestes, modifiés ou altérés par la patente et l'usure du temps, les us et les coutumes, les langues, les dialectes, la musique, la danse, les rituels, les festivités, la médecine empirique et autres pratiques homéopathiques, arts culinaires, le savoir-faire, l'artisanat, couture -aura été une rencontre, voire une tribune de choix, où des experts, des diplomates représentant plus de 20 pays, des ministres de la Culture de Syrie ou du Gabon et des directeurs de divers départements auprès de l'UNESCO sont intervenus, à travers d'intéressantes communications et débats, pour vulgariser et sensibiliser la pertinence de la préservation du patrimoine immatériel par analogie à celui matériel. Et par voie de conséquence, inciter les Etats à ratifier cette convention car, jusqu'à aujourd'hui, seulement sept pays (l'Algérie est le premier pays) à parapher la convention de l'UNESCO et le quorum est de l'ordre de trente pays pour l'entrée effective et en vigueur de ladite convention, pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Présentant l'expérience hellénique en matière de protection à cet effet, le professeur Constantin Economidès fera savoir à l'auditoire, qu'en Grèce, la protection du patrimoine culturel, immatériel est réglementée par la loi 3028 de 2002 portant sur la protection des antiquités ainsi que le capital linguistique, les expressions, les traditions, les connaissances, les mythes et aptitudes servant de témoignages de la culture locale et nationale. A l'issue de cette 6e réunion régionale de la Convention de l'UNESCO, les participants se sont fendus d'une déclaration - celle d'Alger - où ils invitent les Etats membres de l'UNESCO à devenir parties à ladite Convention, coopérer aux niveaux bilatéral, sous-régional, régional, prendre des mesures appropriées pour la mise en œuvre de la Convention, et l'inscription au budget de l'Organisation, pour le biennium 2006-2007, des fonds destinés à cet effet et élaborer des guides et manuels à l'endroit des Etats membres en vue de mettre en place ou adapter des mesures ou actions de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel sur leur territoire. Lors de son discours d'ouverture, Mme Khalida Toumi a illustré son intervention en citant le grand écrivain algérien Kateb Yacine : « Au fond des racines, respirait le patrimoine de l'Algérie... ». La ministre de la Culture a souligné « l'importance de l'enjeu immédiat de l'Algérie en protégeant, reconnaissant et promouvant le patrimoine immatériel et l'exigence et le caractère primordial de la diversité culturelle constituant pour l'Algérie une exigence de la démocratie... »