«La proposition de l'Algérie a été présentée mardi dernier en plénière de la commission culture de l'Unesco.» Longtemps émise par l'Algérie, la proposition de créer un centre régional sur le patrimoine culturel immatériel, à Alger, bénéficiera enfin du soutien de l'Unesco (Organisation des nations pour l'éducation, la science et la culture). Ce soutien a été exprimé mardi dernier par le directeur général de l'Unesco, M.Koiricho Matsuura, lors de son entretien, à Paris, avec la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi. Cette dernière a participé aux débats sur le projet de convention sur la protection de la diversité des contenus culturels et des expressions artistiques. «L'Algérie a joué un rôle très important dans le contexte de l'élaboration de la convention sur la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Elle est le premier pays à l'avoir ratifié et je suis très content qu'elle ait pris une autre initiative importante, celle de la création d'un centre régional sur le patrimoine immatériel», a déclaré à l'APS M.Koiricho Matsuura. Il a, en outre, indiqué que «cette convention sur le patrimoine culturel immatériel va entrer en vigueur bientôt. L'initiative de l'Algérie est donc opportune». Dans une déclaration à l'APS, Khalida Toumi a souligné que «la proposition de l'Algérie pour la création d'un centre régional pour le patrimoine culturel immatériel a été présentée mardi dernier en plénière de la commission culture de l'Unesco». Une proposition similaire à celle du Mexique qui va abriter un centre similaire pour la région d'Amérique latine. Le directeur général de l'Unesco a approuvé «la proposition faite par l'Algérie. Nous sommes heureux d'avoir son soutien et nous allons tout faire pour terminer l'étude de faisabilité. Ce type de centre est réalisé par le pays d'accueil et l'Unesco», a expliqué la ministre. Elle a ajouté que «ce sera un très bon acquis pour l'Algérie» qui a beaucoup travaillé pour l'aboutissement de la convention sur le patrimoine culturel immatériel. Par ailleurs, le site archéologique de Tipaza est l'autre point évoqué lors de cet entretien, a indiqué la ministre de la Culture en soulignant les efforts déployés par l'Algérie pour retirer ce site de la liste du patrimoine en péril sur laquelle il figure depuis cinq ans. «Nous sommes en train de prendre toutes les mesures, et nous en avons pris déjà beaucoup, concernant la protection du patrimoine en général et celle de ce site en particulier», a-t-elle affirmé. Pour rappel, le projet de convention sur la protection et la promotion du patrimoine a été adoptée lundi dernier. La commission a formellement émis une résolution qui prône l'adoption du texte par les quelque 2 000 délégués réunis pour la 33e conférence générale de l'Unesco à Paris. Cette résolution a été adoptée par 151 voix pour, tandis que les Etats-Unis et Israël ont affiché un niet catégorique. Les Américains avaient déposé une vingtaine d'amendements vidant la Convention d'une bonne partie de sa substance. Ils ont été examinés un à un à titre «indicatif», et tous ont été rejetés. Cette Convention, lancée en 2002, est contraignante. Elle vise à affranchir les diverses «expressions culturelles» des règles régissant le commerce international, faisant ainsi de la culture une exception subventionnée par les Etats. Elle est interprétée par nombre de pays comme un rempart contre «l'impérialisme culturel» américain.