Amel Brahim Djelloul est soprano algérienne vivant en France. C'est une prima donna excellant dans le bel canto. Sa performance récente au TNA sous les auspices de l'Orchestre symphonique national fut une agréable découverte d'une diva au phrasé divin. C'est votre première scène en Algérie... Ce n'est pas vraiment ma première scène en Algérie, c'est la première avec l'Orchestre symphonique national. Je vis en France et j'essaie de me produire dans mon pays. C'est la première fois que l'OSN m'invite, alors, j'en ai profité pour y vivre une nouvelle expérience et qui j'espère se renouvellera. On a répété pendant quatre jours pour offrir un bon concert. Un travail collectif. Le public vous a adoptée. Il y avait une adéquation commune... Je pense que le public me connaissait un petit peu déjà. Effectivement, ce concert a créé une certaine osmose. Le public change d'une région à une autre même dans un même pays. On a des réactions très différentes. Le public de ce soir était quand même assez attentif. C'est un public qui a l'habitude de venir écouter et assister aux concerts de musique classique. Un public très chaleureux, très concentré et réactif. Vous interprétez Johan Strauss, Enesco, Mozart, Verdi, Bizet, le répertoire arabo-andalou et le chant d'expression kabyle d'Idir... Cela me tenait à cœur de faire un lien entre le chemin que j'ai emprunté dans le lyrique et la chanson arabe et kabyle, par conséquent, garder une certaine identité algérienne que je peux colorer avec ma voix lyrique. Vous avez un bel organe, un grain de voix de tête... C'est un don de la nature. J'ai pris une bonne dose de soleil en Algérie. (rires). Le timbre de la voix dépend vraiment de la nature.(rires) On constate que la soprano Amel Brahim Djelloul exprime une certaine théâtralité dans sa partition et autre livret lyrique... Quant à cette théâtralité, je l'ai acquise avec les nombreuses performances artistiques que j'ai réalisées dans les différents opéras en travaillant des rôles entiers. Cela permet de développer cette aptitude plus expressive sur scène. Et puis cette élégance, grâce scénique, vocale et chorale... Oui ! On m'a souvent dit cela.(rires). C'est encore une fois la nature.(rires) Ecoutez, je suis bien lotie. Vous êtes une soprano « espérantiste ». Vous chantez en italien, allemand, français, arabe, kabyle... C'est un apprentissage. Il y a des langues obligatoires à apprendre dans le répertoire opératique. L'allemand et l'italien sont vraiment les premières langues à maîtriser. Bon, il y a le français et puis le reste cela s'apprend. On travaille la phonétique et puis ensuite, on s'intéresse au texte, aux traductions... En fait, il faut apprendre à connaître la logique d'une langue pour se la mettre en bouche. Je pense que la langue arabe aide beaucoup plus. Parce qu'elle est très riche en phonèmes. Donc, cela facilite la tâche. Vivez-vous de votre art... Ah ! Oui, oui ! Je vous le jure ! Je ne chôme pas. Votre actualité discographique... J'ai un CD en musique de chambre avec une pianiste intitulé Les 1001 Nuits et qui était commercialisé chez certains disquaires à Alger. Il s'agit de compositeurs influencés par la musique orientale. Et puis, là, je viens de sortir un nouvel opus intitulé Amel chante la Méditerranée avec le groupe Amedyez. J'espère qu'il sera édité bientôt en Algérie. J'y interprète des titres de la Méditerranée, de l'arabo-andalou, de l'espagnol, du grec, du turc, du kabyle...Une initiative impulsée avec mon frère qui est violoniste et concepteur musical et directeur artistique du projet. La musique chez les Brahim Djelloul, est une affaire de famille... Un petit peu, oui !(rires) Amel Chante la Méditerranée Amel Brahim-Djelloul et Amedyez Site web:http://www.amelbrahimdjelloul.com