A travers ce Salon d'automne premier du genre, les organisateurs entendent bien instaurer une tradition. Faire de ce salon un important rendez-vous de la création artistique contemporaine algérienne et une manifestation placée sous le signe de la découverte de talents et impulser le mouvement créateur en consolidant des actions en faveur des artistes qui vivent trop souvent isolés, c'est du moins ce qu'affirme la directrice du Palais de la Culture, Mehadjia Bouchentouf. Pour le commissaire de l'exposition - qui est également un brillant artiste peintre -, ce salon d'automne se veut un rassemblement des œuvres, qui par-delà leur apparence, est surtout le témoignage de la vitalité de la création artistique dans notre pays. Il est à noter que le Salon d'automne a été inauguré la toute première fois en 1903 à Paris, à l'initiative d'artistes tels que Felix Valletton, Edouard Villard et le décorateur Jansen. Des artistes impressionnistes - marginalisés à l'époque - ont été largement acceptés. Le jeune peintre, Henri Matisse a été révélé et a marqué le début du fauvisme. Pour cette édition 2008, les organisateurs ont misé sur une nouvelle peinture, transmettant incontestablement un message. Ainsi, cette exposition plurielle aux tendances et aux styles divers est signée par des artistes peintres venus des quatre coins de l'Algérie. La majorité d'entre eux exposent pour la première fois. A travers ce Salon d'automne, il est offert un espace d'exposition pour l'ensemble des artistes venus avec des œuvres produites durant l'année 2008. En effet, des peintres, des sculpteurs, des céramistes, des calligraphes et des photographes dévoilent, au parfum du jour, leurs dernières créations personnalisées. Certains font leur baptême du feu. D'autres n'ont plus rien à prouver, à l'image de Djahida Houadef ou encore Salah Hioun, mais qui exposent pour le plaisir. L'artiste Yamina Gouichiche, originaire de Tiaret, présente deux œuvres originales. A l'aide d'os d'animaux, elle a réussi à créer un milieu fait de silhouettes et de sujets très significatifs. Originaire de Mila, Abderrahmane Lebouahla se plaît à présenter des personnages désœuvrés aux couleurs bigarrées. Omar Khiter, Hocine Samri et Sebara Khaled présentent un large aperçu de la calligraphie arabe contemporaine en lui donnant une touche personnelle contemporaine. Benazouz Noureddine présente deux peintures abstraites riches en matières, mettant en exergue la beauté des paysages de campagne. Djebabla Kadira a opté, pour sa part, pour l'architecture des villes avec ses constructions modernes ; ajouté à cela une animation à travers des compositions géométriques rehaussées par des contrastes de couleurs tels que les bleus, les jaunes et les oranges. Les artistes Nacer Douadi et Amor Idriss Dokman ont abordé dans leurs œuvres la thématique de l'être humain avec son lot de préoccupations, ses rapports avec l'autre. En témoignent ces tableaux de style abstrait et symbolique baptisés pour l'occasion « L'acteur » et « Mina ». L'être humain est également évoqué par Abla Rettab, à travers la céramique. Le photographe Rachid Merzougi s'est plu à rehausser ses créations d'un surplus de couleurs pastels. La sculpture est omniprésente avec Abdelaziz Amrani. Ce dernier présente deux sculptures sur bois portant les titres « Summum de la valeur humaine » et « Egoïsme ». Si cette exposition de peinture est un terreau de nouveaux talents, il n'en demeure pas moins que ces derniers ont besoin de basculer dans le marché de l'art qui, selon le commissaire du Salon d'automne, Driss Dokman, ne saurait exister sans le sponsoring.