Le soutien de l'Etat sera désormais ciblé et sera orienté vers la production des biens de première nécessité. Aussi, et afin d'assurer la sécurité alimentaire du pays, l'agriculture fera désormais partie des priorités du prochain programme de développement quinquennal 2009-2014. Le président de la République, qui a consacré, hier, une réunion de travail restreinte au secteur de l'agriculture et du développement rural, a estimé que "le soutien de l'Etat à l'agriculture doit désormais se focaliser davantage sur les productions de base, y compris la production laitière et celle des viandes". Dans ce sens, le chef de l'Etat a appelé à la mise en place d'un programme national rationnel afin d'atteindre cet objectif à même de garantir l'autosuffisance alimentaire du pays. Le président de la République a également estimé primordial d'oeuvrer à améliorer l'activité agricole et l'élevage par la relance de la mécanisation des cultures, la production des fertilisants, la production locale des semences, le développement des capacités nationales de stockage et de conservation, et par la promotion de l'industrie agroalimentaire. Et d'ajouter que "cela doit entraîner le développement des industries et services d'accompagnement". Le chef de l'Etat a surtout insisté sur la réorganisation de l'exploitation du foncier agricole. Dans ce sens, il a appelé le gouvernement à "hâter, a-t-il noté, l'aboutissement de la législation relative au mode d'exploitation des terres agricoles du domaine privé de l'Etat, texte qui devra fixer les droits et obligations des exploitations concessionnaires. Il doit également réactiver l'Office national des terres agricoles, pour régir par délégation du Domaine national, l'octroi des concessions des terres agricoles du domaine privé de l'Etat, ainsi que la régularisation des titres des exploitants agricoles". Il appellera également à l'encadrement et l'organisation de l'activité agricole à travers "une chambre de l'agriculture dynamique, des conseils interprofessionnels actifs, ainsi qu'une mutuelle agricole revitalisée" avant d'insister sur l'importance de "la formation de l'encadrement du secteur agricole et rural". Le président de la République a également estimé que "les dispositifs de microcrédits destinés à aider la création d'activités par les demandeurs d'emplois doivent inscrire le secteur agricole parmi leurs domaines de priorité. Cela permettra d'apporter au monde agricole l'appui de tout un réseau de petites et moyennes entreprises nécessaires à sa modernisation", avant d'ajouter que "le développement de l'agriculture et de l'élevage doit être le levier de la politique de développement rural et de l'aménagement du territoire dans son ensemble". Il annoncera, dans ce sens, que le programme de soutien au renouveau rural, lancé l'année dernière, sera une composante importante du programme quinquennal 2009-2014. Si le président Bouteflika a estimé que les résultats atteints par le Programme national de développement agricole (PNDA) sont appréciables et qu'ils ont permis la relance de l'activité agro-pastorale qui est marquée par une croissance annuelle constante de plus de 6%, une hausse palpable de l'offre dans la production agricole, ainsi qu'une importante contribution à la création d'emplois et au développement du monde rural, il militera en faveur du renforcement des efforts de l'Etat pour accompagner et soutenir le développement du secteur. Ainsi, le président de la République estime que "les conditions sont, aujourd'hui, réunies pour engager un développement structurel à même d'asseoir les fondements d'une croissance agricole soutenue et un développement durable des territoires ruraux à travers la mise en œuvre de la loi d'orientation agricole qui a précisé les objectifs fondamentaux que notre pays assigne à son agriculture". Le chef de l'Etat a estimé que "ceci est d'autant plus important et urgent que le contexte international est caractérisé par l'émergence d'une crise alimentaire dans plusieurs régions du monde et qui risque de prendre de l'ampleur". Sur un autre plan, "les effets des changements climatiques s'expriment déjà par des sécheresses cycliques et fréquentes dans notre région", a ajouté le président de la République. Dans cette optique, le président de la République a insisté sur l'importance à accorder au programme de protection des ressources naturelles et à la lutte contre la désertification. Le chef de l'Etat attend aussi "des agriculteurs, éleveurs et opérateurs de l'agroalimentaire une mobilisation à la mesure des défis à relever" en assurant que la nation ''continuera à soutenir le développement et la modernisation de notre agriculture ainsi que le développement équilibré et harmonieux des territoires, sans exclusion et sans marginalisation aucune".