La suspension de l'ex-n°2 du RCD fait place à ce qu'il convient d'appeler désormais l'affaire Djamel Fardjallah qui fait oublier, du coup, celle qui semble l'avoir générée : l'affaire des quatre élus de la wilaya de Béjaïa fraîchement exclus du parti. « Vous avez, au finish, entraîné quatre farceurs invités à répondre devant la justice », écrit le secrétaire national à l'organique, Rabah Boucetta, dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction. Djamel Fardjallah serait ainsi mis sur la voie de sortie, parce que soupçonné de tirer les ficelles des sorties du quatuor d'élus exclus. C'est ce qui est, en tout cas, loisible de comprendre dans l'« activisme parallèle en violation des statuts et du règlement intérieur du parti », dont est accusé le député Fardjallah qui a rendu publique, avant-hier, une déclaration dans laquelle il n'a pas ménagé le président du parti. « Cette sortie médiatique a le mérite d'apporter à la commission nationale de gestion des conflits la preuve de vos actions de déstabilisation du bureau régional de Béjaïa », est-il écrit dans le communiqué du secrétariat national à l'organique. Djamel Fardjallah, dont on a toujours dit être les yeux et les oreilles de Saïd Sadi à Béjaïa, est désormais compté parmi les dissidents du RCD. Entre les deux hommes, le divorce est consommé. Le parti et la présidentielle Depuis le dernier congrès du parti, les choses semblent s'être accélérées pour Djamel Fardjallah qui a dû céder son siège de chef du groupe parlementaire à son compatriote de la même wilaya, M. Derguini en l'occurrence. Sa toute fraîche réaction à la décision de sa suspension semble anticiper son sort dans le parti, puisque l'on ne se fait aucune illusion quant à la décision d'exclusion que lui réserve la commission des conflits. « Votre action dissidente a été un soulagement pour les militants de Béjaïa », estime M. Boucetta, qui rend l'amabilité au futur ex-député du parti, qui s'est plaint d'avoir fait les frais de la « nature vengeresse » du docteur Sadi en le donnant penchant pour une éventuelle participation à la prochaine présidentielle. « Qui croyez-vous convaincre par vos insultes ou celles de vos comparses, en annonçant avoir brusquement découvert l'enfer au RCD, après le boycott par notre parti de l'indigne révision constitutionnelle et à la veille d'une élection présidentielle, dont vous êtes le défenseur zélé pour la participation sans condition ? », rétorque le secrétaire national à l'organique. A ce propos, il est annoncé au passage que le conseil national débattra, lors de la session extraordinaire du 15 janvier prochain, la question de la participation ou non du parti à la prochaine présidentielle. « Votre mise entre parenthèses en attendant la décision statutaire de la commission nationale de gestion des conflits fut un fort déclic pour toutes vos victimes dans la wilaya. Elles sont nombreuses à venir demander leur réintégration au parti », termine le communiqué du RCD, comme pour sceller définitivement le sort de Fardjallah dans le parti de Saïd Sadi.