Le lycée Krim Belkacem, l'unique établissement du secondaire dans la commune de Souk El Tenine (Béjaïa), qui porte 720 élèves, est loin d'offrir un bon cadre d'enseignement. Ouvert en 1976 comme établissement fondamental, il a été réaménagé en 1987 pour être transformé en un lycée. Vingt ans après, et malgré son réaménagement plusieurs fois, il se trouve aujourd'hui dans une situation des plus lamentables qui appelle une prise en charge urgente.Menacée d'effondrement par endroits suite à de grandes fissures enregistrées au niveau des salles et bureaux, cette structure scolaire est devenue inutilisable. La salle des enseignants, l'amphithéâtre, les laboratoires et les ateliers sont reformés. Les blocs sanitaires, non aménagés, dégagent des odeurs nauséabondes. « Aucune condition de travail n'est offerte dans notre établissement. Les élèves assistent aux cours avec courage » nous dit un enseignant. Une source à l'intérieur du lycée nous informe que quelques blocs y sont fermés ainsi que la bibliothèque. Les blocs 9, 10, 11 et 12 sont désertés pour cause des flaques d'eaux pluviales engendrées par les infiltrations qui ont lieu à chaque tombée de pluie, que ce soit à travers les murs fissurés ou les plafonds. Pire encore, les chauffages sont en panne depuis très longtemps, ce qui fait greloter les élèves et les travailleurs en temps de froid. Il arrive souvent que les responsables renvoient les élèves les jours où les salles sont inondées par les eaux de pluie. « C'est pour la troisième fois, dans cette semaine, qu'on nous renvoie. Les salles étant pleines d'eau, les murs fissurés, les tables dégradées et les chauffages en panne, il nous est difficile d'y entrer et de résister au froid. Nous sommes congelés » s'emportent des lycéens que nous avons trouvés à l'extérieur de l'établissement. « Le dortoir est complètement détérioré. Non seulement il n'y a pas de chauffages mais il nous arrive des fois de rester pendant toute la nuit sans électricité », ajoutent, avec amertume, des lycéennes internes.Ces coupures d'électricité répétées sont à l'origine de « l'enfer » que vit ce lycée. La pompe servant à dégager les eaux usées ne fonctionnant pas, ces eaux coulent en pleine cour de recréation, non aménagée, et qui devient hors d'usage, ainsi qu'à proximité de la cantine avec le risque de provoquer des intoxications alimentaires collectives. « Les inondations atteignent parfois le niveau de 5 cm, ce qui nous oblige des fois à couper le courant électrique pour éviter tout risque et à renvoyer les élèves », nous dit notre source. A noter que ledit établissement est à 1,2 mètre en dessous du niveau de la RN 9. Les élèves et les travailleurs trouvent des difficultés à regagner les salles pour cause de la boue engendrée par divers travaux qui se terminent à chaque fois sans que l'on procède à l'aménagement des lieux. Les autorités locales et l'ensemble du personnel de l'établissement sont convaincus de l'urgence de réaliser un nouveau lycée pour remédier à cette situation et offrir de meilleures conditions pour les élèves et les enseignants. « L'équipe pédagogique a fait de bons efforts en direction des élèves qui, malgré leurs situations, ont donné de très bons résultats ; 57 % de réussite l'année passée. Si ce n'était l'absence des conditions adéquates nous aurions pu faire mieux » estime un enseignant. Celui-ci nous informe qu'une commission est passée dans la semaine dernière mais rien n'a encore été décidé.