Les structures devant soustraire les jeunes à la rue, telles que les maisons de jeunes, les centres culturels ou encore les salles de sport, font cruellement défaut dans les localités de l'est algérois. Les communes situées dans cette partie de la capitale étaient, dans un passé récent, de petites agglomérations, aujourd'hui, elles se sont étirées pour contenir au fil du temps le nombre grandissant d'habitants. En somme, toute la région a connu une fulgurante croissance démographique, mais sans pour autant que les structures destinées à la prise en charge de la jeunesse locale soient réalisées pour suivre cette évolution effrénée. Les seules activités qui s'y déroulent sont celles qui rythment le quotidien des habitants, assimilés à une fourmilière qui gronde et s'agite la journée pour disparaître le soir venu. Ces petites villes vivent au gré de ces mouvements incessants, sans aucune enjolivure qui viendrait agrémenter le quotidien de leurs habitants, notamment la frange des jeunes. A Bordj El Bahri, à titre d'exemple, bien qu'il existe un centre culturel nouvellement réalisé par la direction de la jeunesse, des sports et des loisirs de la wilaya, ce dernier ne peut à lui seul contenir toute la jeunesse locale. Les autorités se sont quant à elles illustrées par leur laxisme dans ce domaine. Paradoxalement, elles ont procédé à la fermeture d'une salle polyvalente qui abritait plusieurs activités culturelles et de loisirs pour en faire une annexe des bureaux de l'APC. Par ailleurs, une autre salle polyvalente a été détournée de sa vocation initiale, celle d'encadrer les jeunes dans des clubs culturels pour servir en fin de compte de brigade pour la garde communale. Quant aux structures sportives, hormis le stade communal, qui se trouve dans un état lamentable et un stade de proximité qui ne répond à aucune norme, il n'existe aucune autre infrastructure. Toutefois, le projet d'une salle omnisports a été lancé, mais il accuse un énorme retard. C'est ainsi que les jeunes de Bordj El Bahri sont contraints d'aller à Aïn Taya ou à Alger pour pratiquer une quelconque discipline sportive. La prise en charge de la jeunesse dans le domaine sportif et culturel semble être le cadet des soucis des responsables locaux. Les jeunes de Bordj El Bahri ont fini par s'adapter à cette situation, en se prenant en charge eux-mêmes. Bien que le stade de proximité, qui se trouve au quartier la Brise Marine, manque de toutes les commodités qui puissent le hisser au rang de stade homologué, les jeunes de la commune arrivent tant bien que mal et sans l'aide des autorités locales à y organiser des tournois sportifs en football et en pétanque. Notons que la localité de Bordj El Bahri est connue pour l'engouement de sa jeunesse pour la pétanque, mais sans pour autant disposer de moyens pour une pratique.optimale.