Si la plupart des fédérations sportives ont réussi leur assemblée élective comme une lettre à la poste, celle de la boxe semble obéir à des interférences qui ne veulent pas dire leur nom. Sinon comment expliquer les différentes décisions prises en moins de 48 heures ? L'assemblée générale élective du 30 décembre 2004 avait reconduit le docteur Mohamed Soltani dans ses fonctions de président pour un autre mandat olympique au détriment de l'autre candidat, le docteur Abdellah Bessalem. Au poste de vice-président, Ahmed Dine a été élu aux dépens de l'arbitre international, Mahmoud Mokritari. Et c'est là que commencent les problèmes de cette fédération qui, soit dit en passant, a enregistré un net recul ces dernières saisons au point que sa participation aux derniers Jeux olympiques d'Athènes a été décevante avec zéro médaille au tableau. Cela dit, mardi dernier, un communiqué de la Commission nationale de suivi du renouvellement des instances sportives (CNSRIS) a invalidé l'assemblée générale élective suite aux nombreux recours introduits par les membres de l'assemblée générale. La raison essentielle ayant motivé la décision de l'annulation concerne la candidature au poste de premier vice-président d'Ahmed Dine, désigné en dernière minute sur la liste du ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) pour pallier l'absence d'Oucherif. Dès lors, la tutelle s'est retrouvée avec trois représentants au lieu de deux, comme le prévoit la réglementation. Un impair dont le ministère aurait pu se passer. L'assemblée générale élective ne pouvait donc qu'être invalidée, et c'est la décision prise par la commission mardi dernier. Une décision contestée par le président élu. Dans la même journée de mardi, des informations faisaient état de pressions sur la tutelle pour revenir sur sa décision d'invalidation. Nos différents appels pour confirmer les informations n'ont pu aboutir. Hier, la tutelle, par la voix de la CNSRIS, revient sur sa décision et annonce qu'il n'y aura pas de second round pour la fédération de boxe qui doit, en revanche, réunir son assemblée générale pour élire seulement le premier vice-président. Une première qui mérite beaucoup plus d'éclaircissements de la part de la commission qui avait réalisé un sans-faute jusque-là, mais qui vient de cafouiller quelque peu en tergiversant autour d'une décision qui a connu bon nombre de déviations en quelques jours. Selon le communiqué de la commission, cette décision intervient après la réclamation introduite par le président de la Fédération algérienne de boxe (FAB), Mohamed Soltani, qui a estimé que « l'élection du président, des vice-présidents et des membres du bureau s'est déroulée séparément. Donc, il aurait été plus juste d'invalider l'élection du premier vice-président et non pas toutes les opérations ». Devant cet argument, il convient de rappeler que lorsqu'un recours est accepté dans le fond et dans la forme, il n'y a pas de décision « partielle », mais une décision réglementaire. Il est vrai maintenant qu'à la source du problème il y a la tutelle qui s'est retrouvée avec trois représentants, mais cela ne doit nullement lui imposer des compromis qui risquent de créer des antécédents, soit une faille supplémentaire dans des textes qui ont démontré toute leur fragilité devant la médiocrité du niveau de notre sport. Sinon comment expliquer le renouvellement « partiel » des instances sportives qui ont été en deçà des attentes et des sommes colossales consenties jusque-là ? Une interrogation qui ne risque pas de trouver réponse dans l'immédiat tant le futur mandat olympique est déjà en route.