Dans les localités rurales de la wilaya de Bouira, à l'instar de celle d'Ath Laâziz, Helouane, Taghzout ou encore Aghbalou et d'autres bourgades perchées sur les hauteurs montagneuses, autant du côté du Djurdjura et/ou dans les monts du sud de la wilaya, connus pour la rudesse de leur climat en cette période hivernale, semblent bien aller très mal quant aux atteintes répétées à l'environnement, le tissu floral s'entend. En effet, le constat est pour le moins inquiétant dès lors que les autres moyens de chauffage sont généralement inexistants, à l'image du gaz naturel et celui du butane qui se fait de plus en plus rare. Parfois, et pour ce qui est de la bonbonne, elle se fait désirer de par le manque de dépôts au niveau des villages et/ou le manque en approvisionnement de ces derniers. La population rurale se trouve, de ce fait, obligée de se rabattre sur le bois, ultime recours. A Ath Laâziz, une localité située à plus de 800 m d'altitude. Là, les enfants, à l'aide de bêtes de somme, se chargent de la corvée. Ils sillonnent, chaque jour que Dieu fait, les bois environnants pour s'approvisionner en bois de chauffage. Dans les maquis de la région, l'on assiste, par ce fait, à un véritable massacre à la tronçonneuse. Les bûcherons en font tout de même une affaire, dès lors que le chargement d'un tracteur agricole se fait céder à pas moins de 4000 DA. Les prix ne sont pas pour autant abordables pour le commun des mortels souvent contraints d'user de leurs haches pour arracher les quelques troncs d'arbres et autres arbrisseaux qui ornent les quelques collines jusque-là épargnées par les flammes incendiaires de l'été. Nous apprenons lors de notre tournée que certains citoyens–par manque de moyens financiers et vu la cherté du gaz butane cédé à raison de 230 DA la bonbonne–se rabattent sur le bois, même pour l'usage de la cuisine. Na Fatima, une vieille de 70 ans, atteste que « dans le village, le bois de chauffage sert encore pour la cuisson, et ce n'est pas nouveau pour nous qui primes cette habitude depuis notre tendre jeunesse ». Un témoignage pour le moins accablant en ce début du 3e millénaire où l'évolution de la cuisine à la micro-onde a atteint ses summums.