Un enfant, ne dépassant pas les cinq ans, jouait en toute innocence avec un chien errant allongé sur le trottoir. C'est la première image qui s'est offerte à nos yeux lors de notre arrivée à la cité Ramoul à Blida. Cette image désolante s'est encore répétée quelques secondes plus tard. Un groupe d'enfants jouaient avec un autre chien errant et d'autres ne pouvaient résister à leur curiosité et cherchaient dans les immondices qui longeaient toutes les entrées de la cité, un objet de valeur ou un joujou. Située à l'extrémité nord-est de la ville des Roses, la cité Ramoul donne, à première vue, l'impression d'être un coin oublié. Il y a quelques mois, elle était surtout cette destination à éviter pour plupart des Blidéens, et ce, à cause de la mauvaise réputation qu'avait la cité Sidi Abdelkader qui lui faisait face. Cette dernière était composée de bidonvilles. Elle a été réduite à néant dans le cadre de l'éradication de l'habitat précaire. Aujourd'hui, la cité Ramoul se retrouve entourée d'un terrain vague délaissé au profit des marchands ambulants. Ces derniers, profitant de l'éloignement de cette cité, vendent des fruits et légumes à des prix extrêmement élevés. Dans la cité, on retrouvera un chantier éternel d'amélioration urbaine. « Les autorités nous ont dit qu'ils vont nous faire une aire de jeux pour les enfants, une mosquée et un bureau de poste. Aujourd'hui, le bureau de poste et la mosquée voient enfin le jour, mais la réalisation des aires de jeux est renvoyée aux calendes grecques » dira un résidant. D'autres habitants de la cité signifieront que ce qui rend la vie insupportable dans ce quartier est le problème d'insalubrité qui y règne à cause du passage irrégulier des éboueurs. Dégageant des odeurs nauséabondes à longueur de journée, ces déchets, au grand dam des résidants, sont brûlés pratiquement chaque soir et provoquent parfois des crises respiratoires chez les personnes âgées et les asthmatiques. « Ce climat fait que notre cité est devenue un milieu propice à la propagation des insectes et des bestioles », nous confiera une habitante de la cité, avant d'enchaîner : « Parmi les problèmes majeurs que nous supportons tous les jours, il y a aussi le manque de transport. Nous sommes contraints de passer de longues heures à attendre et espérer qu'un bus vienne. Parfois même en vain ! » Tout en exprimant sa colère contre la passivité des responsables locaux, elle nous fait visiter sa maison. « Le jour où nous avons eu les clés de cette demeure, il n'y avait pas de séparation entre les chambres. C'était une aire vague avec des fenêtres étroites et dépourvue de réseau d'évacuation des eaux usées. Nous avons été obligés de terminer l'aménagement de notre maison nous-mêmes », se plaindra-t-elle. Interrogé sur ces différents problèmes, Hocine Kacem, P/APC de Blida nous dira : « Cette cité, comme la plupart des citésdans la ville des Roses est concernée par le programme d'amélioration urbaine. Cependant, concernant le transport, la commission de circulation siègera dans les jours à venir afin d'essayer de régler le passage des autocars et revoir tout le plan de circulation dans la ville. S'agissant des déchets, une réunion est en phase de préparation avec la direction de l'environnement afin de tracer le schéma directeur de la ville. Ce schéma entre dans le cadre du programme de gestion des déchets ménagers. On projette de doubler notre effectif en agents chargés du nettoiement et de réduire le secteur d'activités des groupes d'éboueurs afin de les rendre plus efficaces. »