C'est à l'initiative du député Bencheikh, que la région de Hadjadj commémorera aujourd'hui le cinquantième anniversaire de la « Bataille du 8 Janvier 1959 », dont le théâtre fut la ferme Macary Maurice, située dans la région montagneuse du sud de l'opulente cité coloniale. En effet, selon les témoignages des habitants de la région, cette historique bataille avait opposé un groupe de 3 combattants de l'Armée de libération nationale à une armada de l'armée coloniale, dont les responsables, alertés par des renégats, avaient mobilisé chars et hélicoptères afin d'éliminer le groupe de moudjahidine qui avait organisé un maquis dans cette région montagneuse dominant la vallée du Chéliff. L'alerte, qui avait été donnée dès les premières lueurs de l'aube, a tout de même permis à un quatrième combattant de s'extirper de l'embuscade, laissant sur place ses trois compagnons qui se battront jusqu'à la tombée de la nuit. Dans cette bataille inégale, l'armée coloniale a enregistré des pertes considérables avec pas moins de 17 tués, dont un adjudant qui venait de fêter ses fiançailles avec Mlle Haas, la fille du boulanger du village. Parmi les 3 combattants, un seul sera capturé vivant ; il s'agit du jeune Mohamed Bellahouel, né le 21/02/1932. Blessé au combat, il sera traîné derrière une jeep à travers les rues du village ; à ce jour, son corps n'a jamais été retrouvé. D'où l'insoutenable douleur de l'un de ses fils qui ne parvient toujours pas à faire son deuil. Ses deux autres compagnons, Med Belhachemi, dit Ouahab, né le 13 juin 1929, et Bellahouel Benaama, dit Abderrezak, né le 26 octobre 1926, après toute une journée de rudes combats et une résistance héroïque, tomberont au champ d'honneur. Le premier, qui s'était évadé du camp de concentration de Sidi Ali, laissera une épouse éplorée et une fillette. C'est pour perpétuer leur mémoire que plusieurs manifestations ont été programmées. Après le dépôt d'une gerbe de fleurs, les invités ont assisté à une conférence de l'historien Amar Belkhodja ainsi qu'à la projection d'un documentaire de Mostéfa Abderrahmane et au vernissage d'une exposition de photos des martyrs de la région, celle où, un certain 1er Novembre 1954, fut tiré le premier coup de feu – le fait est absolument irréfutable, comme en conviennent les plus illustres historiens de la guerre d'Algérie –, annonçant au monde le déclenchement de la glorieuse guerre de libération. En effet, c'est par l'attaque anticipée de la ferme Monsénégro, bien avant minuit, que ce 31 octobre 1954, un groupe de moudjahidine venait de faire basculer le pays dans une guerre de libération qui mettra fin, après plus de 7 ans de combats, à la domination coloniale française en Algérie.