Entré dans le jargon populaire sous l'appellation approximative de « maladie du sucre », le diabète est devenu à Tazmalt d'une telle ampleur qu'il est rare de trouver une famille qui ne compte pas parmi ses membres un diabétique, voire plusieurs. « Le diabète se dresse pratiquement sur le chemin de toutes les spécialités médicales, y compris celui de la psychiatrie, du fait de ses dimensions psychosomatiques », note un médecin du service public, exerçant à Akbou. Dans la région de Tazmalt, la maladie a progressé ces dernières années à un rythme hallucinant. Au mois de décembre 2008, les chiffres disponibles au niveau de l'association des diabétiques de la ville, qui regroupe trois communes (Tazmalt, Boudjelil et Ath M'likèche), font état de 625 malades, tous âges confondus, dont une bonne proportion relève du diabète gras (non insulinodépendant). « Quand je suis arrivé ici il y a deux années, le nombre de malades ne dépassait pas 400 », se souvient un membre de l'association qui relève, par ailleurs, une incidence de plus en plus marquée du diabète chez les sujets jeunes. Un spécialiste en diabétologie officiant à Akbou estime que ces chiffres recouvrent une réalité tronquée dans la mesure où, nous dit-il : « tous les malades ne se déclarent pas parce que soit ils préfèrent souffrir dans l'anonymat, soit parce qu'ils ont les moyens de se prendre eux-mêmes en charge ». S'agissant des causes qui sont derrière « l'explosion » du nombre de malades, le praticien incrimine principalement les facteurs génétiques, le stresse, la sédentarité et le mode d'alimentation moderne. « Une alimentation riche en sucres et en graisses conduit tout droit à l'obésité et au diabète », avertit notre interlocuteur.