Dans de nombreuses communes des Issers, l'état du réseau routier est lamentable. Ainsi, Bouaffad, village à vocation agricole situé à 3 km du chef-lieu de la commune des Issers, se trouve dans un anonymat qui donne des frissons et cela dure depuis des années. Ses habitants qui sont au nombre d'une cinquantaine de familles souffrent le calvaire et se disent oubliées par les autorités locales. La cause de cette lamentable situation est certes imputable à la vétusté du réseau routier menant au village. Par conséquent, les villageois ne sont pas desservis en transport. Pour se rendre à la ville des Issers, les villageois sont contraints de parcourir 1 km de marche au village Laâbid pour enfin prendre un fourgon pour la ville. « L'impraticabilité des routes menant à notre village pénalise durement la population surtout les écoliers qui en plus, n'ont pas de bus de ramassage scolaire », nous dit un délégué du comité du village. Notre interlocuteur nous a raconté une histoire bouleversante d'une femme qui a dû accoucher sur la route, et c'était un passant qui l'a évacuée sur son dos vers le village mitoyen afin de prendre un taxi. « Les chauffeurs de taxis refusent de s'y aventurer, car la route est quasiment impraticable », fulmine-t-il et de préciser encore « cette route n'a jamais fait l'objet de son revêtement ou réaménagement depuis presque six décennies ». Par ailleurs, le problème de l'eau persiste et se pose avec acuité particulièrement en été. D'après les dires de notre interlocuteur, ce sont les villageois qui se sont débrouillés eux-mêmes pour brancher des conduites d'eau à partir du réseau de l'AEP du village Laâbid. Là encore, on déplore la vétusté de ces mêmes branchements. En outre, la retenue d'eau qui se trouve au niveau du village et qui a été l'objet d'un aménagement à l'époque coloniale, est considérée comme le poumon du secteur agricole par les agriculteurs de cette petite bourgade. Cette retenue est dans un état piteux. Des agriculteurs attendent que les autorités locales agissent pour remettre en état cette infrastructure hydraulique pour booster un tant soit peu à la fois le travail de la terre d'un côté et réduire le taux de chômage qui ronge la majorité des jeunes. Sur un autre volet d'une importance certaine, l'habitat rural piétine. Sur une trentaine de dossiers déposés auprès des services concernés, seuls 12 ont été acceptés. Dans ce sens, les villageois demandent plus d'aide. « Les villageois fuient leurs terres à cause de cette situation, et si les aides ne viennent pas, le village va se vider de sa population », nous dit un villageois qui craint que cela accentue l'exode rural.