Tindouf n'a pas vécu pareille manifestation depuis la guerre d'Irak, au début des années 1990 », affirment des élus qui ont encadré hier la marche de solidarité avec le peuple palestinien. Pour dénoncer les exactions sionistes contre les habitants de Ghaza, plus d'un millier de manifestants – 1500 à 1700, selon certaines estimations – ont entamé, après la prière du vendredi, une marche à travers les grandes artères de la ville. Pour une ville comme Tindouf, ce nombre est relativement important. Drapeau et keffieh palestiniens, banderoles et pancartes arborant des photos des victimes des lâches bombardements de l'aviation israélienne, les manifestants scandaient « Bi roh, bi dem, nefdika ya Ghaza ». Le cortège a pris le départ du parking jouxtant le site du souk pour se rendre devant le siège de la wilaya où une déclaration a été lue par un ex-député avant d'être remise au wali. Un groupe de manifestants a brûlé un drapeau israélien. Le président de l'APW, qui a pris à son tour la parole, a déclaré aux manifestants que leur marche, à l'instar de celles qui avaient lieu à travers le territoire national, sera inscrite dans l'histoire avant de leur demander de se disperser dans le calme. A signaler qu'un important service d'ordre a été mobilisé pour veiller au grain. La manifestation, qui a duré environ une heure, a laissé sur leur faim de nombreux jeunes qui se sont sentis frustrés. « On nous a fait marcher puis on nous a dit de nous disperser », explique l'un d'eux. « J'ai l'impression qu'on n'a rien fait », lance un autre. Que fallait-il faire de plus ? Ils ne savaient pas. Juste ce sentiment de rancune et d'impuissance, ce sentiment qu'ils souhaitaient manifester autrement.