Photo : M. Hacène Par Samir Azzoug Quelques centaines de manifestants ont sillonné hier les artères de la capitale. Après la prière du vendredi, près de trois cents fidèles, encadrés étroitement par les services d'ordre, ont marché de Belouizdad au boulevard Zighoud Youcef en passant par la rue Hassiba Ben Bouali. Dirigés par des membres de «l'Eveil des enfants des mosquées d'Alger-centre», les manifestants ont scandé des slogans pro-palestiniens et anti-sionistes. Les habitants de la capitale, où tout rassemblement est interdit depuis l'instauration de l'état d'urgence en 1992, ont été surpris par la manifestation. «Ouvrez les frontières, laissez-nous combattre les sionistes», «la honte, ils ont vendu Ghaza», «armée et peuple derrière toi Ghaza» scandaient les marcheurs. Interrompus dès qu'ils entonnaient les slogans des années 1990, «alayha nahia ou alayha nammoute» (pour elle on vit et on meurt –la charia islamique), les manifestants sont repris par les organisateurs insistant sur «une marche pacifique pour soutenir la population de Ghaza». «C'est le seul objet de la manifestation», hurle l'un des organisateurs sous les yeux des services d'ordre. Les voix reprennent de plus fort, «Ghaza chouhada» et «Algérie-Turquie», en hommage à la position turque face à l'agression de la Flottille de la liberté par l'armée israélienne dans les eaux internationales, lundi dernier. Le défilé s'arrête devant le siège du Parlement où l'un des organisateurs prononce un discours sous le regard dubitatif des participants. Dans son allocution, dont des copies sont distribuées aux passants, le porte-parole de «l'Eveil des mosquées d'Alger» précise la position du mouvement vis-à-vis de la question palestinienne et sur le dernier acte sanguinaire de l'armée sioniste. «Nous demandons à tous les peuples de constituer une ligue dirigée par des esprits libres, dont l'objectif est d'ouvrir le terminal de Raffah et tous les passages [vers la bande de Ghaza] continuellement, officiellement, quotidiennement, de jour comme de nuit, de lever le blocus de Ghaza de manière définitive, de rompre toutes les relations avec l'entité sioniste et d'expulser ses ambassadeurs des terres de l'islam» déclare-t-il. Une fois l'allocution terminée, les manifestants se dispersent rapidement et sans bruit à travers les ruelles algéroises.